C'est quoi

Nous, Emilie et Davy tenterons de rallier Blois à Nouméa aux guidons de nos vélos Histoire Bike, "Made in France" en totale autonomie et sans prendre l'avion.
Tout au long de notre parcours nous participerons et rencontrerons des personnes touchées par la Trisomie 21 avec l'aide de l'inclusion par le sport.

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11 octobre 2022

COREE DU SUD : partie 1 du 28 Septembre au 11 Octobre 2022

Notre première quinzaine en Corée du Sud 

Quel dépaysement, quel choc culturel après l’Asie Centrale où nous étions restés 4 mois ! Entre la langue qui ressemble pour nous à un code à déchiffrer, l’utilisation des toilettes🚽 qui nécessite un guide à elle seule (est-ce que je choisis le rinçage, séchage, massage, à quel rythme, économie d’énergie, etc… :-D), une cuisine 🍚🍣🍢🥢variée, épicée, voire fermentée… Nous sentons qu’une véritable épopée va commencer dans ce pays aux aménagements rêvés🤩 pour les cyclotouristes. Allez, c’est parti, on vous emmène découvrir la Corée du Sud avec nous !



- 😊 La Corée du Sud, c’est le retour des masques😷 en débarquant de l’avion, nous avions oublié le mot COVID depuis si longtemps ! Et attention, ici, on ne rigole pas avec ça ! Tous les jours, tu reçois d’ailleurs sur ton téléphone des alertes niveau gravité extrême😲. La première fois que tu reçois le message, tu crois qu’il y a une catastrophe naturelle, une explosion en voyant le niveau de gravité mais non ce sont les cas de COVID. Même si dans la rue, le masque n’est plus obligatoire depuis 4 mois, la majorité des gens le gardent. On les taquine avec ça mais ils sont un modèle de gestion de crise sanitaire, et ils ont réussi à stabiliser la barre sans confinement alors on dit bravo. La Corée du Sud, c’est aussi la K-pop (ou pop coréenne) que l’on entend partout, et une culture qui exporte, surnommée la « hallyu », vague culturelle coréenne (nourriture, films, séries, mangas,…). C’est un petit pays mais qui se situe dans les 15 premières puissances économiques mondiales (avec des entreprises comme Samsung 📱par exemple, ça vous dit quelque chose ? 😉)..

Séoul, la mégapole



Promenade de Cheonggyecheon (nom de la rivière) au cœur de Séoul. Au début des années 2000, à la faveur des nombreuses initiatives en lien avec le développement durable, la municipalité de Séoul a souhaité inscrire son action dans un audacieux projet d’aménagement urbain respectueux de l’environnement et de la qualité de vie de ses habitants. Elle a décidé de détruire l’autoroute surélevée qui existait avant et de la remplacer par une route à deux voies de chaque côté des berges, puis de réaménager le cours d’eau en une promenade verte à l’écosystème préservé. Pari réussi pour ce chantier titanesque qui a notamment permis de réduire une partie de la pollution, de faire baisser la température de quelques degrés aux abords de la rivière et de multiplier par cinq la biodiversité végétale et animale. Bravo !


- 😊 La Corée du Sud, c’est enfin un pays paradoxal, où la tradition cohabite avec les technologies de pointe : à l’aéroport, par exemple, aux contrôles des passeports, un écran te parle dans la langue de ton pays de résidence 😉. Tout est très codifié, normé, standardisé. L’âge est demandé en toute circonstance pour que ton interlocuteur puisse se placer dans la relation junior/senior. Et surtout c’est le groupe qui prime sur l’individu. Dans la langue coréenne, on n'emploie pas le “je” mais le “nous”, ce qui rend difficile l'expression de l'intériorité… C’est aussi des choses auxquelles on ne s’attendait pas : bien trop de plastique, tout est emballé voire suremballé… On y voit plus d’églises que de temples, à l’origine majoritairement bouddhiste, c’est aujourd’hui la chrétienté qui domine. Enfin, c’est une société qui reste misogyne, l’indice d’égalité de genre est cantonné en bas du classement parmi les pays développés. Et lorsqu’une femme est employée, on s’attend souvent à ce qu’elle arrête sa carrière une fois mariée ! Nous terminons par une petite anecdote sur les croyances : on trouve très rarement d’étage 4 dans les ascenseurs, tout simplement parce que le chiffre 4 se prononce de la même manière que le caractère chinois signifiant ‘mourir’ (« sa »). Afin d’éviter de s’attirer le mauvais œil, le chiffre 4 est dès lors souvent remplacé dans les ascenseurs par la lettre ‘F’ (pour ‘four’ en anglais), voire carrément supprimé. Ainsi, dans les hôpitaux par exemple, vous ne trouverez tout simplement pas d’étage n°4, passant directement des étages 3 à 5.

La porte Dongdaemun à l'Est de Séoul, construite en 1396 puis reconstruite en 1869 

Statue de bronze du Roi Sejong sur la place Gwanghwamung à Séoul. Sejong est le personnage historique le plus vénéré des coréens : humaniste, inventeur, écrivain, planificateur…. Il est notamment connu pour avoir créé au XVème siècle le hangeul, alphabet officiel du pays (commémoré par un jour férié le 9 octobre, c’est dire l’importance du sujet). Le roi Sejong l’a créé pour favoriser l’alphabétisation du peuple et notamment des femmes. L’utilisation du hangeul est interdit à sa mort, mais perpétué entretemps par les romans féminins avant d'être réintroduit à la fin du XIXème siècle sous l'occupation japonaise. Ses qualités linguistiques lui valent d’être parfois présenté comme l'un des systèmes d’écritures les plus scientifiques au monde et donc plus facile à apprendre pour vous qui ne saviez pas quoi faire pendant les dimanches pluvieux d’automne 😉 


Relève de la garde devant le palais Deoksugung 

-🚲🥰 Nous commençons notre voyage en Extrême-Orient par le trajet à vélo depuis l’aéroport d’Incheon jusqu’à Séoul sur une piste cyclable parfaitement aménagée (food-trucks, eau potable, points gonflage/réparation, etc…) le long du fleuve Han. Et là, c’est le choc, après les steppes désertiques kazakhes, ici des tours surgissent de partout… 🏢🏢⛩🏢🏢 Seoul, c’est une mégapole de 26 millions d’habitants (la moitié du peuple coréen dont 10 dans la capitale même), la 7ème plus grande aire urbaine du monde mais aussi 9ème ville la plus sûre au monde ! Ici, vous pouvez laisser votre téléphone ou carte bleue sur la table, on ne va pas vous les voler. Séoul, c’est un réseau de métro l'un des plus importants au monde, la taille de la carte des lignes est impressionnante. Mais, c’est également des sites emplis d’histoire et de sérénité que nous visitons : le temple bouddhiste Jogyesa, le palais de Changdeokgung, le quartier hanok (maison traditionnelle coréenne) de Bukchon Hanok Village, les portes de la muraille de la ville. Nous assistons également à la relève de la garde devant le palais Deoksugung, une cérémonie tout en couleurs. Enfin, Séoul, c’est une ville pas tout à fait plate, les collines sont partout pour faire chauffer les mollets des cyclistes.

Le village traditionnel hanok de Bukchon au cœur de Séoul. Les étrangers et même les coréens louent souvent des robes traditionnelles (hanbok) pour le visiter. 

Palais de Changdeokgung ou Palais de la Prospérité, classé à l'UNESCO. C'est l'un des cinq grands palais construits par les rois de la dynastie Joseon. ci, détail du hall Seonjeongjeon : bureau pour les fonctionnaires du pouvoir. Le roi y organisait des réunions quotidiennes avec les ministres, des comptes-rendus des affaires de l'État et des séminaires 


- 😊 Grâce à l’intermédiaire de Daniel Rignault de l’Ambassade de France en Corée que nous remercions, nous présentons le projet au Lycée Français de Séoul ainsi qu’au Lycée International Xavier. C’est un vrai plaisir pour nous à chaque fois d’échanger avec les élèves, c’est riche dans les deux sens et nous les remercions. Nous souhaitons également dire merci à Cédric Toiron, Lionel Zannier, Clément Bagarre et Sofia Amach du Lycée Français, Jérôme Pinot du Lycée International Xavier ainsi que les équipes éducatives pour leurs accueils chaleureux. Enfin, nous rencontrons à Séoul les membres du Collectif Eco-Solidaire Corée Taïwan, que nous remercions pour leur accueil, nos échanges et leur aide précieuse pour notre projet : merci notamment à Sofia, Cristina et Sukyoung ! Comme le nom du collectif l’indique, un groupe engagé et participatif qui prouve que les français ne font pas que râler, ils se bougent aussi pour faire des choses bien, nous vous invitons à aller les rencontrer dans leur super bouquinerie. Nous terminons notre séjour dans la capitale sud-coréenne avec un dîner avec Jade et Yanouk, vous savez les québécois de Perdons les pédales avec qui l’on avait partagé des moments très sympas au Kazakhstan et en Ouzbékistan, deux autres québécois et deux belges, dîner 100% francophone et cyclo ! Nous allons rechercher le lendemain nos vélos laissés depuis notre arrivée au magasin Bikely. Ils ont subi une grosse révision : 17 000km à pédale, ça use, ça use… Merci à Doug, le propriétaire du magasin pour son accueil et à l’équipe pour le travail de pro, nos vélos semblent comme neufs, prêts à repartir sur les routes !

Au Lycée International Xavier, nous avions cette très belle phrase de Martin Luther King dans notre dos pendant la présentation, elle illustrait bien le sujet de l'inclusion. 

Au Lycée Français, on nous prend en photo avec les doigts du cœur coréen (voir photo suivante 😉 

Les doigts en forme de V ou cœur coréen ont été popularisés par les stars de la K-pop (pop coréenne). La représentation du petit V avec les doigts représente bien le cœur littéral, puisque, en fait, la main représente parfaitement la taille d'un cœur humain, tandis que l'index et le pouce en forme de V sont les deux valves du cœur

-😉🚲🚲 C’est parti, nous voilà sur la dénommée « Cross-Country », la plus longue piste cyclable du pays qui la traverse du Nord-Ouest au Sud-Est d’Incheon à Busan : 633 km d’aménagements et d’équipements ! La Corée est vraiment le pays idéal pour les cyclistes avec un réseau de 4 pistes le long des principaux fleuves : Han, Bakdong, Geum et Yeonsangang. Ce réseau a été créé par la K-Water, l’agence gouvernementale pour le développement global des ressources en eau et la fourniture d’eau pour entretenir et rendre les zones le long des fleuves plus sûres contre les inondations et résoudre les problèmes environnementaux. Et évidemment, le réseau cyclable ne s’arrête pas là et la majorité des villes sont très bien aménagées. Les coréens adorent le biclou et l’on en voit partout, c’est impressionnant, notamment de superbes vélos de course. Nous traversons des zones très différentes : villes denses, zones humides, rizières, villages, collines boisées… Si certaines pistes européennes le long des fleuves et rivières sont parfois synonyme d’ennui, ici ce n’est pas le cas. Nous dormons en bivouac sauvage même si nous passons souvent devant des terrains de glamping. Et oui, en Corée du Sud, on ne fait pas du camping mais du glamping : contraction de glamour et camping, l’hébergement est loin d’être rustique : très grande tente avec lits et couette posés sur des plates-formes en bois ! 😉 Ca permet aux amoureux de la nature de conserver le confort d’une habitation tout équipée 😉. De notre côté, nous préférons notre tente⛺, nos matelas et duvets, notre palais et nos cocons à nous 😊. D’ailleurs, il faut bien s’enfermer car on n’a jamais vu autant de moustiques 🦟🦟🦟depuis le début du voyage, ils sont partout !!! Dans la nature mais aussi dans les villes (chaque chambre d’hôtel a du produit à moustiques !).

Sur la « Cross-Country », la plus longue piste cyclable du pays : 633 km 😉 

Sur la piste cyclable « Cross-Country », on franchit les premiers tunnels de notre vie entièrement réservés au vélo ! 

La belle araignée Joro que l'on voit partout en Corée du Sud ! 

Sur la piste cyclable « Cross-Country », en direction de Chungju, le long du fleuve Han 

Sur la piste cyclable « Cross-Country », en direction de Mungyeon, les rizières sont partout une fois redescendus du col 

Sur la piste cyclable « Cross-Country », en direction d'Andong, le long du fleuve Nakdong, ah cette piste si belle et si diversifiée, quel rêve

😉 Nous quittons le tracé Nord-Sud de la piste pour nous rendre vers l’Est et visiter Hahoe, un village traditionnel classé à l'UNESCO et fondé au XIV ème siècle au cours de la période de la dynastie Joséon (XIVème-XIXème siècle). Le village a su conserver son architecture d’origine (telles que l’école confucéenne du village et plusieurs bâtiments ayant acquis le statut de « trésor national) , ses traditions et livres précieux. Hahoe reste un village de clan : il est exclusivement habité par des membres du clan Ryu. Hahoe est aussi connue pour le maintien de sa danse du masque traditionnel («Byeonlsin-gut»), à l’origine un rite chamaniste honorant la communauté des esprits du village. Nous avons assisté à une partie, c’est impressionnant. Il y a également un superbe musée des masques à Hahoe qui permet de connaître la signification de chacun et c’est impressionnant.

Sur la piste cyclable « Cross-Country », en direction de Mungyeon, en haut du col d'Ihwa (539 m)

Le village traditionnel Hahoe, traduit par « Village Enveloppé d’Eau » doit son nom à la rivière Nakdong qui l’entoure. Le village prend la forme d’une fleur de lotus, conformément aux principes géomantiques de pungsu (le feng shui coréen). 

Hahoe 

Le village traditionnel d'Hahoe au centre du pays 

Au musée du masque d'Hahoe : le museé expose près de 300 masques sculptés en bois (dont ceux d'Hahoe construits dans des pièces de bois massif) qui reflètent les traditions culturelles de la Corée. Ils représentent les personnages types nécessaires pour interpréter les rôles des danses rituelles. Celui de la photo, Ch'oraengi (le serviteur de l'aristocrate est un fou sage. ce personnage se moque et ridiculise son maître, fournissant une grande partie de la comédie des pièces. Il a une bouche tordue où l'on voit ses dents pointues et des yeux globuleux placés dans une orbite profonde avec un sourcil foncé massif. L'expression du masque montre l'entêtement, la colère et une nature espiègle et indiscrète.La galerie expose également une vaste collection de masques traditionnels provenant d’autres pays d’Asie et du monde entier. Superbe ! 

-🤩🌅 Nous nous dirigeons ensuite vers l’Est du pays et la mer du Japon que nous longeons en faisant chauffer nos muscles : ça monte et ça descend tout le temps ! Nous arrivons à Pohang, dernière étape de cette quinzaine pour nous reposer un peu après toute cette route et savourer le dépaysement. Pohang, c’est une ville connue pour Posco, le quatrième producteur mondial d'acier, et pour le marché Jukdo, le plus grand marché ouvert de l’Est du pays. C’est de notre côté, le plus grand que l’on ait vu de notre vie, très impressionnant. Il y a 200 boutiques derrière les stands où l’on peut déguster poissons et fruits de mer, nous en profiterons pour tester le poisson cru. Belle expérience !

 
Marché Jukdo à Pohang : des algues également par milliers. En Corée du Sud, l'algue fait partie des aliments les plus courants avec le riz et le chou, consommée aussi bien fraîche que frite ou encore en chips. De multiples parfums sont désormais disponibles, avec des algues croustillantes à l'huile d'olive, et même avec des saveurs de noisette et de champignon ! our promouvoir l’intérêt de l’algue à l’international, la Corée du Sud ne manque pas d’arguments, à commencer par ses bienfaits sur l’organisme. Au seul point de vue diététique, l’algue balaie la concurrence, en contenant par exemple neuf fois plus de fer que la viande ou trois fois plus de calcium que le lait, tout en étant très peu calorique. En plus de renforcer le système immunitaire, l’algue diminue ainsi les risques cardio-vasculaires et d’obésité, et joue même un rôle actif contre le cancer du sein. Un tiers de la production d’algues est par ailleurs consacrée à l’élevage de l’ormeau, un mollusque dont la Corée du Sud est le deuxième producteur. Contrairement à des nations comme la France où les algues sont principalement récoltées à l’état sauvage, en Corée du sud l’algoculture fait vivre des milliers de foyers tout au long de l’année, en alternance avec la pêche et l’élevage de poisson. En captant naturellement le CO2 et ne puisant pratiquement que de l’eau de mer, l’algue fait figure d’aliment idéal pour faire face au réchauffement climatique. Toutefois les algues sont elles-mêmes impactées par le réchauffement, avec des eaux rendues trop douces du fait des pluies anormalement abondantes, des tempêtes destructrices, ou encore d’une température trop élevée pour leur développement

Marché Jukdo à Pohang : des poulpes à profusion : des milliers vous y attendent ! La mer du Japon à la faveur de la rencontre entre courants marins chaud et froid est très poissonneuse.

Marché Jukdo à Pohang : en Corée du Sud, on déguste Urechis unicinctus, aussi appelé le pénis de mer ! Ce ver vit enfoui sous les sables vaseux riches en détritus nutritifs, entre la Chine du nord, la Corée et le nord du Japon. La forme suggestive de ce ver lui fait prêter des vertus aphrodisiaques dans certains folklores. En Corée, il est servi comme un hoe (plat de poisson ou fruit de mer cru), ça donne envie, non ?

Arrivée à Pohang au bord de la mer du Japon

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