C'est quoi

Nous, Emilie et Davy tenterons de rallier Blois à Nouméa aux guidons de nos vélos Histoire Bike, "Made in France" en totale autonomie et sans prendre l'avion.
Tout au long de notre parcours nous participerons et rencontrerons des personnes touchées par la Trisomie 21 avec l'aide de l'inclusion par le sport.

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30 janvier 2023

NOUVELLE-CALEDONIE : partie 1 du 11 au 29 Janvier 2023

 Nos 20 premiers jours en Nouvelle-Calédonie

Que d’émotions 🤩🤩… Entre retrouver notre pays et notre langue à l’autre bout de la planète, découvrir des paysages merveilleux, une flore époustouflante, des fruits tropicaux à n’en plus finir🍌🍍, une température d’eau de mer à 27° C et même le plus grand lagon du monde… Oui, oui, rien que ça… Au programme, tour à vélo de la Grande Terre entre plaines, ranchs, savanes et lagon de la côte Ouest, vallées luxuriantes, formations rocheuses et cascades de la côte Est… Nous ne doutons pas que ces quelques lignes vous donnent envie de venir sur le porte-bagages de nos vélos pour découvrir vous aussi l’île dite « la plus proche du paradis »😇. Attention, n’oubliez pas de mettre vos lunettes de soleil 😎et vos capes de pluie (c’est la saison ici), vous allez en prendre plein les yeux, on vous promet !




- 😊 C’est en 1774 que le célèbre navigateur⛵ anglais James Cook découvre la Nouvelle-Calédonie, plus précisément à Balade au Nord-Est de la Grande Terre. Il baptise ce pays la New-Caledonia en raison des paysages ressemblant à la Calédonie écossaise, son pays natal. Mais si la Nouvelle-Calédonie fut découverte par les anglais, c’est par les français qu’elle fut colonisée. Le 24 septembre 1853, sur ordre de Napoléon III, le contre-amiral Febvrier-Despointes prend officiellement possession de la Nouvelle-Calédonie au nom de la France.

Devant le drapeau kanak : c'est le drapeau du Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste (FLNKS). Il est autorisé depuis 2010 à pavoiser officiellement les édifices publics aux côtés du drapeau national. Composé de trois bandes horizontales, bleu (le ciel et la mer), rouge (le feu et le sang), et vert (le végétal), il est orné d'un cercle jaune (le soleil) légèrement décalé sur la gauche et comportant en son centre, en ombre chinoise, une flèche faîtière de case traditionnelle kanak.

- 😊 Après ce petit préambule historique, reprenons le chemin de nos vélos. Nos premiers coups de pédales se font à 00h sur la célèbre RT1 avec Caroline Affouard qui fait gentiment la voiture-balai pour nous sécuriser. 12km nous amènent à Tomo, où habite Caro, ce sera notre « camp de base » pour le séjour :-D. Et Caroline, du Loir-et-Cher (le point qui nous a rapprochés) boulangère-pâtissière🥐, est aux petits soins pour nous🥰, un grand merci à elle pour son attention et ses délices (dont la galette des rois, on se sent comme chez nous !). Nous profitons de son jardin extraordinaire pour déguster fruits de la passion, mangues, papayes, cocos, bananes, ananas… une explosion de saveurs tropicales. Nous nous rendons également à Nouméa en bus (pas le temps de faire l’aller-retour en vélo : 172 km 😉 au vu du programme chargé). Selon la compagnie, l’arrêt de bus non matérialisé est situé à « la sortie du village sous le grand jamelonier » :-D. De nouvelles marques à prendre pour nous, ici beaucoup de points de repères sont naturels 😉. Et également de nouveaux repères économiques à adopter, car ici tout est cher, très cher 💲💲💲 : 1/3 de plus qu’en métropole voire 65% pour certains produits… Cela fait tout drôle de retrouver le Franc (la monnaie est le Franc Pacifique) sur les écriteaux mais quand tu convertis en euros, tu te fais peur… 8 euros pour 2 petits concombres et 5 bananes ou pour 2 cafés !!! Après un passage à la radio, direction le Camping La Différence (voir ci-dessous) où nous rencontrons l’association Handijob. Créée en 2010, l’association œuvre pour l’insertion socioprofessionnelle de jeunes en situation de handicap intellectuel dans le milieu ouvert et protégé tout en développant leur autonomie dans la vie courante, en organisant des activités socio-éducatives à but individuel et collectif et en sensibilisant le grand public à la déficience intellectuelle. Nous présentons notre projet avec les éducateurs et bénéficiaires d’Handijob et partageons quelques moments sportifs ensemble : pétanque et tir à l’arc. Nous les retrouverons pour d’autres activités, c’est certain !

Les fruits exotiques... On en raffole !

Rencontre de l'association Handijob au camping La Différence à Ouenghi

Fleurs de tiaré : un parfum enivrant...



- 😊 🚲 Le lendemain, c’est parti pour le tour de la Grande Terre à vélo avec la TV qui filme notre premier court trajet jusqu’au camping La Différence : https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/video-ils-ont-parcouru-21-000-kilometres-a-velo-pour-une-bonne-cause-1357154.html

Le camping🏕, situé à Ouenghi, est tenu par la présidente d’Autism'Espoir Nouvelle-Calédonie Sophie Deschamps et son neveu, Adrien porteur d’autisme. Non seulement le site est très bien aménagé et équipé pour les familles (on vous le recommande les yeux fermés) et en plus, il sensibilise à l’autisme : une vraie innovation dans le monde de l’inclusion ! Autre projet de l’association : un foyer de vie pour adultes autistes semi-autonome avec un bâtiment principal et cinq petits F2. Les résidents seront accompagnés d'une maîtresse de maison, d'un éducateur, d'une auxiliaire de vie de jour et d'une autre de nuit. Les maisons de Vincent en métropole sont un peu sur ce modèle et en plus en lien avec l’agro-écologie (pour les résidents : activités de maraîchage, transformation de produits, vente à la ferme en lien avec les agriculteurs locaux), Que de belles solutions innovantes que ces maisons face au manque sévère en France de solutions de lieux de vie (hébergés en hôpital psychiatrique ou parfois en foyers multi-handicap, les conditions de leur bien-être et de leur inclusion dans la société ne sont pas réunies) et d’activités adaptées pour les adultes présentant des troubles autistiques mais également au manque de main d’œuvre dans les activités agricoles.
 
Petite baignade rafraîchissante dans la Ouenghi

-🥰🚴‍♀️🚴‍♂️Après 2 superbes journées au camping (un grand merci Sophie !), le tour à vélo de la Grande Terre va réellement commencer dans la brousse comme on dit ici au milieu des collines et des troupeaux de bétail éparpillés sur d'immenses propriétés gérées par de vrais cow-boys, ici on est comme au Far-West et les panneaux s’en vantent... Rythme de 115kms vallonnés par jour pendant 3 jours (ça fait un peu prescription médicale dit comme ça :-D). L’objectif : passer le moins de temps possible sur la RT1 accidentogène et également arriver à Koumac au Nord avant la première dépression tropicale, et oui ici, c’est la saison des pluies et des cyclones🌪🌧☔! Les alizés 🌬 nous aident à tenir le rythme : merci ! Première nuit en bivouac au bord du paradis : le Lagon De Poé, 17km de sable blanc et d’eau turquoise ⛱ inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Et pour vous faire rire un peu, on teste la cuisson du riz à l’eau de mer, résultat : IMMANGEABLE ! On ne sent même plus le riz, on a l’impression d’avaler directement un paquet de sel… Heureusement qu’on ne fait pas d’hypertension ! Nous arrivons à Pouembout, le lendemain, et sommes accueillis par Sylvie Chailleux et Jean-Loup, des géomètres-experts qui ont cartographié tout le territoire, nous apprenons beaucoup en une soirée à leurs côtés (y compris sur l’archipel de Belep où personne ne va jamais, petit clin d’œil aux calédoniens :-D), un grand merci ! Enfin, nous arrivons à Koumac le 3ème soir chez Adélaïde & Dimitri, couple d’infirmiers et leur fils Manoa où nous sommes encore une fois accueillis comme des rois. Dimitri nous emmène sur la belle plage de Poingam tout au nord de la Grande Terre où nous passons un super moment avec Vincent et Arnold de l’île de Baaba. Au menu, sandwich de cerf (de l’espèce Rusa, pas le même que dans notre Sologne 😉) grillé au barbecue, un délice ! Le cerf Rusa est inscrit ici dans la liste des espèces nuisibles et est toujours au programme des « coups de chasse » (ici l’expression « aller à la chasse ou à la pêche » n’est pas utilisée, on fait un « coup de chasse ou un coup de pêche » :-D). En plus, c’est une viande riche en protéines et en fer, faible en cholestérol et graisses, que demander de mieux ! Nous dégustons également des fleurs de flamboyant : un régal !

Bivouac au bord du lagon de Poé : un régal pour les yeux (et accessoirement pour les moustiques 😉

Petit matin au lagon de Poé... Il n'y a pas de mots...

Entre Pouembout et Koumac, petite pause sous un flamboyant majestueux

-🚲🥰 Après cette petite pause à Koumac, c’est reparti pour un jour de route pour Pouébo sur la côte Est avant une nouvelle dépression qui s’annonce, saison des pluies quand tu nous tiens… Cette route transversale fait l’objet d’une course organisée par le club cycliste « l’Enfer du Nord » :-D 😈avec le passage du célèbre col d’Amos⛰. La route est dénommée de manière identique par les habitants qui s’étonnent de nous voir faire cela à vélo chargé en plus ! Cela nous fait beaucoup sourire car pour nous, un petit col à 370 m d’altitude, ce n’est rien ! Du col, la vue sur l’océan est superbe… Nous redescendons sur le village de Pouébo où nous sommes accueillis par Denise de la tribu Saint-Louis. Près de 350 tribus, composées de plusieurs clans familiaux, sont situées en Nouvelle-Calédonie et la moitié de la population kanake vit en tribu. Il y a les clans de chasseurs dans les montagnes et ceux des pêcheurs dans les rivières et dans la mer. Avec leurs connaissances imbattables sur la nature, les kanaks peuvent presque vivre en totale autosuffisance entre les produits de la chasse, de la pêche et des cultures, ici on dit que « tout pousse » : légumes et fruits sont à profusion ! Nous découvrons la vie traditionnelle en tribu et faisons notre première coutume lors de la présentation de notre projet en réunion publique à la mairie de Pouebo. Un grand merci à Denise Touyada et Mireille Pweevo de la mairie pour l’organisation, à Patrick Touyada, petit chef de clan pour nous avoir autorisé à résider dans la tribu, et à Florentin Dedane, le maire de la commune pour son accueil. Denise qui est très sensible à notre projet (un de ses petits fils est porteur de Trisomie 21) nous fait déguster des délices locaux : picot rayé🐟, manioc, riz-citrouille-coco, achards de trocas (fruits de mer) nos préférés, salade de papaye, confiture de fruits de la passion, … En échange, nous lui préparons une galette des rois 😉. Nous visitons le petit marché du centre, y dégustons des crabes de terres🦀. Et nous rejouons même au scrabble (cela fait des mois, je fais un double mot compte triple ouiiiiiii !) alors qu’ici, dans les tribus, c’est le bingo qui est très populaire, et on entend partout des chiffres :-D. Nous visitons également deux familles de la tribu qui ont des enfants avec un handicap : Helena, porteuse de Trisomie 21, et Franck, schizophrène et qui a perdu la parole suite à un AVC. Ici, le taux de prévalence de la schizophrénie est bien plus important qu’en métropole, notamment en lien avec la consommation importante de cannabis. Que de moments agréables passés ensemble Denise, tu es incroyable😍🥰😍 ! Un grand merci à toi de nous avoir fait partager la vie quotidienne en tribu sous la pluie battante et les vents qui décoiffent de la dépression tropicale !

Dans le congélateur d'un calédonien, on trouve du crabe, du barracuda et aussi de la roussette !!!

Sur la transversale Koumac-Pouébo, nous continuons d'être émerveillés par les paysages

Eglise de Balade. C'est à Balade où fut découverte la Nouvelle-Calédonie par James Cook en 1774 et où les premiers missionnaires français débarquèrent en 1843 pour évangéliser l'île. Les vitraux de l'église témoignent de l'histoire coloniale.

Sur la transversale bien vallonnée Koumac-Pouébo, dite aussi "L"Enfer du Nord" du nom du club cycliste du coin, ça monte raide !

Réunion publique à la mairie de Pouébo pour présenter notre projet : quel accueil entre cannes à sucre, délices à la banane sous toutes ses formes et noix de coco

Réunion publique à la mairie de Pouébo pour présenter notre projet. Les femmes portent la traditionnelle "robe mission". Il s'agit d'une robe longue et ample sans décolleté mais aux couleurs généralement bariolées. Elle a été imposée par les missionnaires chrétiens en remplacement des tenues traditionnelles ou simplement de la nudité coutumière, impudiques à leurs yeux. Les mélanésiennes se sont peu à peu approprié cette robe. Et, en Nouvelle-Calédonie, les équipes féminines de cricket s'affrontent en robe mission d'une couleur différente pour chaque équipe.


-🚲🥰⛰ Nous reprenons la route de la côte Est, la côte la plus belle, la plus sauvage, la côte « sous le vent », humide, verte, emplie de forêts tropicales et de cascades à n’en plus finir, une côte abrupte où les montagnes se jettent directement dans la mer, une route avec peu de circulation qui passe au cœur des tribus… Un vrai régal pour les yeux… Un décor de Robinson Crusoé… Une des plus belles routes de notre aventure à vélo 🤩🤩🤩 Nous empruntons le Bac de la Ouaïème, qui fonctionne 7j/7, 24h/24. C’est le dernier bac de la Nouvelle-Calédonie et le caractère sacré de la rivière ne permet pas la construction d’un pont. En effet, un monstre marin habiterait ces lieux et le pont empêcherait sa libre circulation. En Nouvelle-Calédonie, de nombreux endroits restent sacrés, des lieux où résident des génies, des esprits, des ancêtres… Nous découvrons Hienghène, réputée pour ses falaises de calcaire noir aux formes spécifiques, dont les plus célèbres rappellent une « poule couveuse » et un « sphinx ». Nous arrivons ensuite chez Brigitte qui nous accueille chaleureusement à Poindimié dans sa sympathique colocation. Nous rencontrons les bénéficiaires de l’association Handijob de Poindimié : présentation de notre trajet à vélo, volley et échanges sympathiques. Nous passons de chouettes moments avec Brigitte et ses amies et colocataires, entre baignade, scrabble à nouveau et apéros dinatoires. Merci Brigitte !

Après le bac de La Ouaième, le paysage est époustouflant vous a t-on déjà dit... Nous restons sans voix... 

Après le bac de La Ouaième, le paysage est époustouflant...

Site incontournable de la Nouvelle Calédonie : la Poule de Hienghène 😉 

Entre Poindimié et Kaora, on trouve de nombreux stands d'avocats, et attention en Nouvelle-Calédonie, les avocats sont aussi gros que les papayes, de 500 à 700g !!! 

Pause pique-nique à Ponérihouen

- 🥰🤩😳 Allez, dernière étape pour revenir à notre camp de base : fin de la côte Est et transversale. Toujours de nombreux bonjours, coups de klaxons et encouragements le long des routes, beaucoup de gens nous ont vus à la TV et viennent nous parler. Nous nous baignons dans les rivières pour nous laver et nous rafraîchir un peu car nous n’avons jamais autant transpiré qu’en Nouvelle-Calédonie avec le taux d’humidité maximale🥵🥵🥵. La nuit, même nus, la sueur remplit les alvéoles de nos matelas, c’est pour vous dire ! On colle, on dégouline, ce n’est pas le côté le plus sexy de l’aventure 😉 1ère nuit au camping de Kaora, très sauvage, où mon chéri nous prépare une délicieuse noix de coco. Ensuite, nous entamons le chemin bien raide des mines de nickel, « l’or vert » (vous savez, celui qu’on retrouve dans nos batteries 😉). La Nouvelle-Calédonie possède un quart de la ressource mondiale de ce métal précieux et des milliers de personnes travaillent à son extraction (1/4 des emplois privés). Avec quelques cols bien raides, on transpire encore plus (on pourrait essorer nos maillots), notre rythme cardiaque est à son maximum mais la vue est tellement splendide qu’elle nous fait oublier ces désagréments ! Mais attention, nous devons toujours garder notre vigilance pour traverser les radiers, car entre fortes pluies, cascades et marées hautes, tu aurais vite fait d’être emporté avec ton vélo ! Nous passons notre deuxième nuit dans la sublime baie de Kouaoua dans laquelle les minéraliers partent vers Nouméa et la Corée du Sud. Un superbe tapis roulant de 12km de long achemine le minerai vers les bateaux. Puis nous voilà enfin sur la transversale Kouaoua-La Foa dite « route aux 511 virages ». Nous transpirons tellement dans les 2 premiers cols qu’on ne compte pas les virages et puis la beauté du paysage nous émerveille 😉 Nous prenons la pluie au col d’Amieu après avoir visité rapidement la scierie (nostalgie de Davy 😉) grâce à Valérie qui nous accueille dans sa véranda pour pique-niquer au sec, nous offrir un café et des petits gâteaux ! Nous reprenons la route et un peu de pluie pour arriver au camping de Sarraméa, très beau site bien équipé mais attention aux rôdeurs la nuit qui essaient de chiper vos sacoches !!!

Mine de nickel de Kouaoua : l'exploitation de ce métal représente un enjeu stratégique important pour la France, cinquième producteur de la planète.

Ilot et son lagon en face de Houaïlou, un paysage plus que fréquent ici en Nouvelle-Calédonie

Bivouac de rêve au bord de la baie de Kouaoua

Sur la transversale Kouaoua-La Foa dite "route aux 511 virages", la forêt tropicale nous engloutit...

Sur la transversale Kouaoua-La Foa toujours, nous traversons la tribu de Petit Couli

- 😊 🚲 Enfin, descente vers La Foa le lendemain où nous passons la journée avec Cécile et son fils Timothé en fêtant l’anniversaire de leur amie sur les belles plages de Ouano puis en dégustant le célèbre kava dans un nakawal (bar à kava) : https://www.liberation.fr/voyages/2015/01/16/nouvelle-caledonieles-bienfaits-de-la-pause-kava_1182253/
Le kava est une boisson traditionnelle mélanésienne tranquillisante faite à partir du rhizome d'un poivrier. Sa consommation est avant tout un acte social car le nakawal est un endroit communautaire (discussions, jeux, etc…). Servi à la louche pour 80 centimes d'euro, « l'élixir du Pacifique » se boit cul sec dans une demi-noix de coco appelée « shell » (on utilise beaucoup de mots anglais ici : creek, wharf…) Savonneux, amer, terreux, les qualificatifs employés pour décrire le goût du kava ne sont pas au top. Pour en trouver, attention 😉, les nakamals ne sont en général pas signalés, sinon parfois par une loupiote rouge, allumée quand ils sont ouverts. Nous partageons ensuite un bon dîner chez Edith, la maman de Cécile puis nuit dans le camion aménagé de Cécile, ça nous rappelle des bons souvenirs mais c’est une des nuits les plus difficiles du voyage dû à l’invasion de ces satanés moustiques !!! Enfin nous arrivons trempés et plein de boue (merci la pluie !) le lendemain à notre camp de base chez Caroline, parfait pour une pause repos et grand lavage car entre les nuits de chaleur sous la tente et les moustiques🦟🦟🦟🦟🦟🦟🦟, et les km à vélo rendus éprouvants par la chaleur humide ce tour de la Grande Terre ne fut pas reposant… Mais qu’est-ce que c’était beau… oui qu’est-ce que c’était beau… 🤩🤩🤩

11 janvier 2023

AUSTRALIE : partie 3 du 19 Décembre au 10 Janvier 2023

 Nos 23 derniers jours en Australie

A nouveau des souvenirs mémorables avec des rencontres qui nous ont beaucoup touchés 🤩🤩. Entre plages aux vagues impétueuses 🌊pour Noël et basse montagne 🏞 de l’arrière-pays pour le Nouvel An, nous aurons parcouru presque 1 000 km pour arriver à Brisbane, notre destination finale pour ce pays !



- 😊 Nous partons de Newcastle pour longer la côte après une courte nuit (et oui, la finale de la Coupe du Monde, c’était à 2h du matin en Australie 😉). Nous devons prendre un ferry pour traverser entre Nelson Bay et Tea Gardens mais celui-ci est annulé pour cause de vent fort. Le lendemain, le réveil sera matinal pour une traversée entre pluie, soleil, pluie, soleil... Un temps un peu breton 😉 Nous traversons ensuite le Myalls Lake National Park, très beau et sauvage, nous vous conseillons d’ailleurs la piste de Mungo Beach à Seal Rocks si vous voulez voir des dingos (pas des gens un peu fous comme nous, non, non, juste un chien sauvage, à mi-chemin entre chien et loup 😉. Et après, vous pourrez même déguster un très bon fish & chips ! Nous arriverons le lendemain chez Marty Dures & Ness, dans leur maison de Bonny Hills, à 300 m de la plage, nous sommes chanceux ! Marty part nager tous les matins à 5h, Davy s’y colle avec lui (trop de vagues pour moi et peut-être aussi un peu trop tôt :-D). Il court même ensuite un petit trail, je crois que je me suis mariée avec un mutant infatigable ! Nous passons de très agréables moments à Bonny Hills (encore merci Marty & Ness), et une magpie (la célèbre pie australienne dont je vous ai parlé dans une des dernières publications) devient notre amie, on la retrouve régulièrement sur notre épaule ou sur le clavier de notre ordinateur portable :-D. Au sujet des « magpie », on vous conseille d’ailleurs le film « Penguin Bloom » que nous avons regardé avec Marty & Ness (disponible sur Netflix 😉), un film australien poignant tiré d’une histoire vraie sur une surfeuse australienne qui devient handicapée suite à un accident. On ne vous en dit pas plus, regardez-le 😉.





 
- 🚲 🐨Nous repartons de Bonny Hills pour 8 jours non-stop de vélo (une première pour nous) au Koala Hospital Port Macquarie à défaut d’en avoir vu vivants dans la nature, eux qui vivent là depuis 25 millions d’années. Les koalas arrivent à l’hôpital pour différentes causes mais les 3 majeures sont la chlamydia (qui atteint les yeux ou les organes urogénitaux), les accidents de la route, et les attaques de chiens. Après nous être attendris un long moment devant un bébé koala, nous reprenons la route vers Crescent Head. Nous ressentons bien le climat subtropical humide plus l’on remonte vers le Nord… Le 24 décembre matin, notre cadeau de Noël à nous, c’est la boulangerie 🥯🥐de Crescent Head Barnetts Bakery dont on nous parle depuis 450 km ! Ici de savoureuses tourtes (ne manquez pas celle à l’agneau et au romarin 😉) et des desserts tout aussi délicieux et croustillants. Nous passons le réveillon🎄dans le pub de Stuarts Point, New South Wales, Australia avec un dîner-concert très sympa et appelons nos familles le lendemain pour être un peu avec eux au réveillon au regard du décalage horaire. Nous profitons ensuite des 25 et 26 décembre pour nous baigner sur la plage d’Hungry Heads, ici ce n’est pas le concours du pull de Noël mais celui du short de Noël que l’on fête en tongs 😉.

A Bungwahl, notre premier (et dernier d'ailleurs même si très bon 😃) fish & chips australien

Pélicans à Laurieton, qu'ils sont nombreux le long de la côte !

Hôpital des koalas toujours. Savez-vous que "koala" est un nom aborigène qui signifie "petite gorgée". Le koala ne boit de l'eau qu'en cas de grande sécheresse, lorsque l'humidité des feuilles d'eucalyptus est inférieure à 65%. Les principales activités du koala sont manger et dormir. En lien avec sa nourriture à base d'eucalyptus et peu de nutriments, le koala a un faible taux métabolique et dort en moyenne 18 heures par jour.

Le petit bébé koala (déjà grand) se réveille aux côtés de sa maman à l'hôpital des koalas de Port Macquarie

Réveillon de Noël au pub de Stuarts Point

-🥰🚲🏞 Après ces quelques centaines de km à peu près plats, nous reprenons le chemin des montagnes avec la célèbre colline de Dorrigo, on impressionne les automobilistes 😉. Nous traversons Grafton, Casino, dormons sous des arbres envahis de chauve-souris 😉, arrivons à Kyogle puis plantons la tente le long de la Tweed River non loin d’Uki, parfait pour se laver ! Nous atteignons enfin Murwillumbah (qui signifie « point de peuplement en langue aborigène) puis The Ecovillage at Currumbin (avec des pentes très très très raides !) où nous allons passer 3 nuits accueillis par Max et Myriam puis Laurène Fraisse et Josh que nous remercions chaleureusement. Dans l’éco-village, pas de raccordement au réseau d’eau potable, tout provient de l’eau de pluie (c’est vous dire s’il pleut 😉). On y croise des kangourous, des opossums et également tout plein de crapauds nuisibles. Les municipalités du Queensland organisent d’ailleurs chaque 29 mars des chasses aux crapauds, chaque habitant y va muni de ses gants et de son seau, et les crapauds sont ensuite tués par cryogénisation pour ne pas souffrir. Cette journée surnommée Toad Day Out a lieu depuis 2009 et l’événement a été inspiré par un épisode des Simpson intitulé « Whacking Day » :-D. Nous passons un Nouvel An🥳 très sympathique avec la famille de Laurène qui est professeur dans une école spécialisée de la Gold Coast. Elle est spécialiste dans la Communication Alternative et Augmentée et applique la méthode PODD (Pragmatic Organisation Dynamic Display) inventée par Gayle Porter, orthophoniste australienne. Concrètement, ce sont des cahiers de communication avec une organisation pragmatique et dynamique du vocabulaire qui doit permettre à la personne de dire ce qu’il veut, à qui il veut, quand il veut y compris si elle est privée de l’usage de la parole. Elle peut être non assistée (expressions, gestes, langue des signes) ou assistée (tableaux de symboles, cartes, synthétiseurs vocaux, etc…).

Ca a grimpé bien raide jusqu'au col, on arrive trempés comme jamais avec le taux d'humidité !

A l'éco-village de Currumbin, un opossum nous surveille 

-🚲🥰 Nous reprenons ensuite la route pour 35 km seulement pour nous rendre sur la Gold Coast au sud de Brisbane. Nous avons l’impression d’être aux Etats-Unis : les avenues défilent avec leur dénomination par numéro (ex : 5ème avenue), nous longeons Palm Beach, Miami Beach… et atteignons enfin Surfers Paradise emblématique pour ses tours et ses surfeurs bien sûr. Ici, la drogue « ice » (ou méthamphétamine) est un fléau pour certains foyers et amènent d’ailleurs des enfants en école spéciale ☹. Nous sommes accueillis chaleureusement par Alison Willsher, David (qui ont roulé à vélo en France) et Charli à Southport. Nous changeons quelques petites choses (disque de frein avant et moyeu dynamo) sur mon vélo, et oui 21 000 km, ça use, ça use… Nous dégustons saucisses de crocodile et de chameau au barbecue. Nous avons d’ailleurs appris que l’Australie exporte environ 10 000 chameaux chaque année au Moyen-Orient principalement pour leur viande. Les chameaux ont été importés en Australie au milieu de 19e siècle par des explorateurs qui avaient besoin d'un moyen de transport robuste pour cartographier les zones arides de l'intérieur du pays, pas bête 😉. Nous apprécions les moments en famille, nous qui sommes si loin de la nôtre et découvrons le jeu très sympa Phase 10 de type rami. Nous partageons aussi des moments culinaires et cuisinons, lasagnes, crêpes ou tarator, cette délicieuse soupe bulgare qui nous rafraîchit. Nous partons tôt à 5h un matin pour faire du vélo ensemble jusqu’à la mer et se baigner, ici on peut voir beaucoup de surfeurs bien sûr, mais aussi dauphins, tortues, quelle chance a la famille d’habiter dans un endroit si exceptionnel. Alison, David, Charli, vous êtes une famille extraordinaire, encore MERCI !

Gold Coast : Palm Beach. Gold Coast, c'est une piste cyclable le long de 50 km de plages : impressionnant !

Gold Coast : Surfers Paradise..

Gold Coast : Southport avec Charli, Alison et David, on cuisine tous ensemble !

Gold Coast : surf évidemment 😉

Gold Coast : vue sur Surfers Paradise

-🚲🥰 Enfin, nous roulons jusqu’à Brisbane. Nous nous arrêtons pour visiter le Monte Lupo Arts : atelier-magasin d’arts et café où sont employés des personnes porteuses d’un handicap mental. Nous visitons également le magasin de vélos inclusifs Everybody ebikes, c’est une petite société familiale dont un des objectifs est de proposer un large éventail d’options pour les personnes ayant des problèmes d’équilibre ou vivant avec un handicap : le droit au vélo🚲, c’est pour tout le monde avec ces vélos adaptés. Nous sommes ensuite accueillis dans sa maison par John Lister, un autre cyclotouriste qui connaît donc lui aussi parfaitement nos besoins (il a dû deviner mon appétit pour les gâteaux et nous cuisine de délicieux muffins ainsi qu’un crumble et pain à la noix de coco :-D). Davy imperméabilise la tente (2nde fois après la Géorgie) et ses fermetures, indispensable avant la Nouvelle-Calédonie 😉. Beaucoup de travail également pour finaliser (ou presque) notre programme en Nouvelle Calédonie : visio, mails, etc... Et grâce à Facebook qui est y est très utilisé, de nombreux contacts se nouent sur la Grande Terre ainsi que sur les îles Loyauté nous promettant un programme chargé ! Puis un des magasins de vélo fréquentés par John nous livre gratuitement à domicile des cartons pour emballer nos vélos pour l’avion avec des protections. Nous parlons toujours et encore voyage avec John, voyage, à vélo, à pied. John en est, comme nous, passionné et l’homme le plus organisé que l’on connaisse, rien ne lui échappe, chapeau et un grand merci à toi John🤗🤗 ! Nous profitons enfin de Brisbane pour reprendre un peu la course à pied 🏃‍♀️🏃‍♂️avec en cadeau une baignade dans l’immense piscine gratuite extérieure du centre-ville et un café au bord de l’eau, what else ? Et enfin, nous dégustons de très bons cafés☕ chez John, nous ne vous l’avons pas encore dit mais les australiens sont passionnés par le café et n’hésitent pas à investir dans des machines professionnelles chez eux !

A Brisbane, l'atelier magasin d'arts/café Monte Lupo Arts qui emploie des personnes en situation de handicap mental

Arrivée au cœur de Brisbane

Avec John qui nous accueille à Brisbane et l'adorable Winnie, la chienne de ses voisins



🥰🤩😳Enfin, voici venue l’heure de quitter cet immense pays qui nous a si bien accueillis, et là ce n’est pas comme la Corée où nous étions heureux de partir, car l’Australie (que je connaissais déjà de mon côté) a été notre second pays coup de cœur du voyage après la Turquie. Entre son accueil extraordinaire, ses paysages, sa faune, son climat, sa qualité de vie, nous comprenons pour quelle raison certains n’en repartent jamais ! Notre seule grande déception ☹☹☹, c'est par rapport au projet, de nombreuses structures travaillant pour l'inclusion existent notamment au niveau du sport mais il faut avoir un agrément du gouvernement (une carte bleue et jaune) pour pouvoir faire des activités avec les personnes porteuses d'un handicap mental. Ceci est dans le but de les protéger, nous pouvons comprendre mais c'est également triste car cela freine quelque part l'inclusion car même pour être bénévole pour une journée, il faut cette carte qu'il faut plusieurs mois pour obtenir...

Enfin, c’est également l’émotion de nous dire : ça y est, on arrive au bout du chemin, la Nouvelle Calédonie est là… 21 000 km et 19 mois après, nous allons fouler les terres calédoniennes….

Nous terminons cette publication par un petit clin d’œil à Samuel Lucier, qui nous avait hébergés chez lui à Clermont-Ferrand lorsque nous avions été chercher nos vélos de voyage dans cette ville en janvier 2021. Samuel était aussi un voyageur à vélo et même un boulanger à vélo, et un homme extraordinaire, il nous a quittés bien trop tôt😥. Nous pensons fort à toi Sam et ne doutons pas que là-haut, tu roules sur les chemins du paradis.

Samuel était boulanger à vélo

Samuel nous a accueilli dans la joie