Nos 15 derniers jours en Nouvelle-Calédonie,
au bout du monde…
Un agenda bien
chargé et rempli d’actions pour le projet mais également une super vie en
famille avec
Flora, Marco, Elio et notre adorable ambassadeur pour l’avenir Anoki ! Grâce à lui, nous
connaissons tout plein de comptines pour enfants qui nous trottent
dans la tête jour et nuit . Nous avons
ensuite enchaîné avec un peu de repos à notre camp de base calédonien chez
notre amie Caroline (dont les pains au chocolat aux amandes me font encore
saliver…) . Et enfin préparer
notre retour dans le froid métropolitain. Nous l’attendons avec impatience, si,
si : plus de corps collants en permanence, plus de moustiques, plus de requins qui nous attendent
sur le bord de plage pour dire bonjour et plus si affinités, plus de chute de
notre chaise en lisant les prix dans les magasins… Et surtout le bonheur de
vous retrouver, vous qui avez suivi nos aventures et qui espériez être
débarrassés de nous au bout du monde, et bien non, on revient, désolés pour vos
stocks de bières et de gâteaux mais vous nous
manquiez. Allez, avant de
vous serrer dans nos bras, chaussez vos lunettes pour découvrir nos
dernières aventures sur le Caillou que nous ne sommes pas prêts d’oublier ! Car
comme le dit si bien le skipper Marc Thiercelin : « voyager, c’est grandir.
C’est la grande aventure. Celle qui laisse des traces dans l’âme »…
- Nous commençons
cette nouvelle quinzaine par une longue interview des Nouvelles Calédoniennes
et également en visio avec BIP TV, la télévision du Berry Si vous avez envie
de compter nos cheveux blancs et nos rides apparues depuis le début du voyage, nous vous
invitons à retrouver le reportage sur notre chaîne You Tube : vidéo BIP TV. Nous préparons
également en visio nos actions de retour à Chartres puis à Blois, quel agenda
de ministre . Mais comme le
vélo nous manque , nous faisons un
petit tour sur la superbe piste cyclable de la promenade
Pierre Vernier avec les bénéficiaires de l’association Handijob dont nous vous avions précédemment parlée. Et oui, même avec un
handicap, tout le monde peut faire du vélo, c’est parfois plus difficile pour
l’équilibre et on a mal « aux fesses » , mais ensemble on
y arrive. Vous connaissez notre devise « tout seul, on va plus vite ; ensemble
on va plus loin », d’ailleurs c’est bien grâce à moi que Davy a réussi à rouler
22 000 kms, non, lui qui est si peu sportif
Sortie vélo à Nouméa avec les bénéficiaires d'Handijob |
- Nous nous rendons
le lendemain au foyer de vie La Séviane au Mont-Dore, où nous présentons le
projet aux résidents. Ici, différentes problématiques se posent, c’est le seul
foyer existant pour adultes en Nouvelle-Calédonie et il ne contient que 19
places. En outre, il n’est pas médicalisé et il n’y a pas de lieu pour
accueillir pour leur fin de vie les personnes les plus âgées qui nécessitent
une aide médicale. Enfin, comme dans tout foyer, la mixité des handicaps ne
favorise pas toujours le mieux-être des résidents, certains ayant besoin de
plus de calme et de solitude. Il n’est jamais simple de trouver la meilleure
solution mais l’équipe se démène comme jamais pour donner la vie la plus belle
possible aux résidents ! Merci Magali, Isabelle, Caroline, … le travail social est
peu valorisé et pourtant que de de bien et de bonheur apporte-t-il…Nous partageons
avec les résidents une séance de fitness inclusif au FitnessClub Mont-Dore. Merci à Romuald le patron pour l’accueil et bravo pour ton
travail ! Romuald pratique l’inclusion depuis 20 ans dans sa salle, les résidents ont
une séance collective chaque semaine puis s’inscrivent au sport qu’ils
souhaitent (tai-chi, boxe,…) dans des groupes mixtes : avec ou sans handicap.
La vraie inclusion, superbe initiative que nous n’avons vue nulle part
ailleurs. Nous partageons ensuite le déjeuner avec les résidents où chacun
participe activement à la vie en communauté puis faisons quelques jeux
ensemble. Les adieux sont émouvants de chaque côté, on s’attache vite ! Nous terminons la
journée par la visite de « La Clé des Champs », de superbes appartements où
vivent individuellement les personnes porteuses de handicap semi-autonomes. Ce
type de structures se développe de plus en plus et nous trouvons que c’est un
très bon chemin sur la voie de l’inclusion : les résidents vont travailler
seuls, faire leurs courses, leur ménage, etc... Tout en étant accompagnés et
sécurisés par la présence de professionnels qui sont là si besoin.
Au foyer de vie La Séviane, au Mont-Dore, rencontre touchante avec Isabelle, dite Zazou ou Zouzou |
Fitness inclusif au FitnessClub Mont-Dore avec Romuald le patron et les résidents du foyer de vie "La Séviane" ! |
- Nous profitons
ensuite d’un week-end avec la famille d’Anoki :de très beaux moments passés ensemble : repas (nous retrouvons le plaisir de
cuisiner dans une vraie cuisine et non plus sur un petit réchaud), sieste,
piscine, balade, jeux,… Nous ne sommes pas près d’oublier les parties
enchaînées de Seven Wonders ! Flora, attention, pour votre retour en métropole,
Davy continue d’étudier les meilleures stratégies la nuit sur You Tube. Le lendemain,
bien reposés de ce week-end agréable, nous allons ramasser les déchets sur la
baie de Toro avec les bénéficiaires d'Handijob. Nous visitons également leurs
locaux, déjà trop petits au niveau cuisine par rapport aux nombreuses demandes
de leur service de traiteur : un grand succès qu’ils méritent ! Nous continuons
la semaine à un rythme effréné et tout d’abord avec la présentation en classes
ULIS au Collège de Rivière Salée où Flora est professeure spécialisée. Les enfants sont très intéressés
et nous posent une foultitude de questions… Nous aimons tant ces moments de
partage, de rire, d’innocence… Un des élèves nous dit ainsi : « vous avez fait
LE TOUR DE LA MOITIÉ DU MONDE », c’est une très belle expression que nous
retiendrons... Et oui, le tour
complet de notre belle planète Terre mesure un peu plus
de 40 000 kilomètres. Alors avec 22 000 km au compteur de nos vélos le 3
février jour de notre arrivée à Nouméa, après 600 jours de vélo, nous avons
effectivement rempli ce défi de traverser la moitié du monde… 22 000 km, c’est
également la distance symbolique Paris-Nouméa à vol d’oiseau, quel beau
symbole… Et puis, je vous confie un petit secret, j’ai même l’envie de garder
cette expression pour le titre de notre futur livre : « le Tour de la Moitié du
Monde… » Oui, c’est décidé !
Présentation en classe ULIS au collège de la Rivière Salée à Nouméa |
Marco, Flora, Elio & Anoki, une famille exceptionnelle… Nous ne sommes pas prêts de vous oublier… |
- Lors de cette
matinée au collège, nous rencontrons Viviane, une adhérente d'ABM, Aventure du Bout du Monde, l’association qui
nous a labellisés pour notre projet et dont je suis devenue membre du Conseil
d’Administration depuis début février. Et oui, vous nous connaissez, nous
adorons les projets et les défis alors nous profitons également du mois de
février pour préparer notre futur en métropole et continuer à voyager autrement
Si vous êtes comme
nous, des passionnés de voyages, d’aventures, nous vous invitons à y adhérer
(il y a des antennes par région) et à découvrir le festival des Globe-Trotters
du 22 au 24 septembre 2023, vous ne le regretterez pas, on vous le promet.
Enfin, le milieu de la semaine est également rythmé par des interviews radio à Radio Rythme Bleu et sur la matinale de France Inter (notre dernier passage ). Nous commençons
presque à nous habituer aux médias, presque parce que
ce n’est pas trop notre « truc à nous » mais c’est essentiel pour sensibiliser
!
Vue du fort Tereka, sur la presqu'île de Nouville, à Nouméa… Paris est à 22 000 km… |
- La fin de la
semaine se partage entre moments sportifs et visites, et oui avec ce programme
chargé, nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour en profiter avant. Nous
rencontrons Michaël Païman et sa maman. Michaël a 33 ans, est porteur de Trisomie 21 et
fait partie du Pôle France de haut niveau : un véritable champion tant en
termes de natation que
d’athlétisme. Michaël s’entraîne au quotidien très tôt le matin avant de se
rendre à son travail au CAT. Nous sommes impressionnés. Nous essayons
pour la première fois le lancer le disque, ce n’est pas une réussite pour moi
car je n’ai pas la main assez grande pour le tenir!!! Nous échangeons
également avec le Pole France Noumea Athle Handisport dont dépend Michaël
(ici handisport et sport adapté sont dans la même ligue) et y rencontrons 2
grands champions handisport que vous avez peut-être déjà vus aux Jeux
Olympiques : Rose Welepa, 37 ans (qui entraîne Michaël au disque) et Pierre
Fairbank, 51 ans
qui a un palmarès impressionnant, allez le voir aux JO à Paris en 2024, un
homme inspirant pour les athlètes de Nouvelle-Calédonie. Et d’ailleurs,
nous profitons de cette publication pour réexprimer notre désarroi à ce qu’il
n’y ait pas plus de personnes porteuses d’un handicap mental ou psychique aux
JO : aucun sport aux JO d’hiver et seulement 3 sports ouverts aux JO d’été et
encore avec quelques catégories seulement et les porteurs de Trisomie 21 en
sont exclus. Quel dommage d’autant plus que la Fédération Française du Sport Adapté - FFSA compte 65 000
licenciés pour 82 sports contre 32 000 licenciés pour 28 sports en Fédération Française Handisport… Pour les athlètes de
sport adapté, ce sont les « Global Games », cette compétition qui a lieu tous
les 4 ans, l'année qui précède les Jeux Paralympiques. Et vous avez de la
chance, cette année c’est à Vichy en juin Virtus Global Games 2023 || Vichy. France. 04/10 juin 2023 alors nous vous
invitons à vous y rendre pour découvrir des athlètes exceptionnels dont on ne
parle injustement pas assez ! Enfin, lors de la séance natation avec Michaël,
ce dernier nous fait un très beau cadeau : badges des Global Games 2023,
bonnets de bain, et surtout deux belles médailles qu’il a gagnées.
Cela nous touche énormément. Vous pouvez retrouver la petite vidéo que Davy a
réalisée sur notre rencontre sur notre chaîne You Tube : vidéo Michaël Païman UN GRAND MERCI
Michaël, tu es un jeune homme formidable ! Merci aussi à sa maman, Ghislaine Paiman-Duforest qui s’est toujours battue pour que son fils puisse être inclus
comme les autres et intégrer le haut niveau.
Avec Michaël Paiman au Pôle France Nouméa Athlé Handisport |
- Enfin, la fin de la
semaine se partage entre une visite du Centre culturel Tjibaou, un incontournable ici à Nouméa qui vise à promouvoir la
culture kanak et une sortie en taxi-boat (attention ça secoue !) à l’Ilot Du Phare Amedee. Nous nageons encore une fois au milieu des eaux turquoises,
des poissons multicolores et des tortues. Il y a en a
partout, des grosses, des petites : qu’il est émouvant de les voir nager,
remonter à la surface et apercevoir leur tête dépasser pour prendre un peu
d’air ! Et sur l’ilôt, nous voyons également de nombreux tricots rayés, le
serpent amphibie vedette en
Nouvelle-Calédonie, qui a même une marque de vêtements ! Son venin, mortel, est
réputé pour être dix fois plus puissant que celui du cobra royal. Néanmoins, il
n’est pas du tout agressif, il faut juste faire attention où vous mettez les
pieds. Après cette
excursion au paradis, nous présentons le projet en réunion publique grâce au Cercle Nautique Calédonien qui nous prête ses
locaux. Nous les remercions infiniment, un partenaire qui nous a soutenus
depuis le début. Nous devions faire une séance de voile inclusive le samedi avec eux mais les
attaques de requins en ont
malheureusement décidé autrement.
Plage paradisiaque à l'ilôt Amédée |
A l'ilôt Amédée, un turquoise à faire tomber par terre… |
La tortue verte des eaux du lagon autour de l'ilôt Amédée |
- Nous terminons le
séjour à Nouméa en fêtant les 25 ans de Flora, la maman d’Anoki. Au programme snack tahitien (musique
incluse) chez Nam et soirée entre amis. On a d’ailleurs la chance lors de cette
soirée de voyager en Amérique du Sud : et oui, Marco le papa d’Anoki est
équatorien, et il a invité des amis péruviens et chiliens. L’occasion de
réviser notre espagnol désastreux. Le départ, le
lendemain, est très émouvant: les lunettes de
vélo sont parfaites pour cacher notre émotion ! Flora, Marco, un GRAND MERCI à
vous, nous ne sommes pas prêts de vous oublier… Ici ou là, en France ou en
Equateur, nous nous reverrons c’est certain ! Et nous sommes persuadés
qu’Anoki, futur petit grimpeur continuera à être
un parfait ambassadeur de notre projet. Nous roulons
ensuite vers Tomo, nos 65 derniers kms en Nouvelle-Calédonie pour revenir à
notre camp de base, à 12km de l’aéroport, chez Caroline qui nous
revient en pleine forme de vacances au Vanuatu ! Nous préparons le déjeuner
pour ses adorables voisins Franck et Patrick qui nous laissent profiter de leur
piscine et surtout nous emmènent avec gentillesse nos cartons de vélo à l’aéroport
(merci, merci, merci !). Ce dernier
démontage des vélos nous fait
remarquer que ces derniers commencent à prendre de l’âge et également de la
rouille (l’humidité calédonienne n’aidant pas). Caro nous emmène
à l’aéroport et adapte même ses horaires de travail pour nous, MERCI BEAUCOUP A
TOI Caro pour ta gentillesse, ton humilité, ton accueil, ta simplicité, nous
t’attendons dans le Loir-et-Cher pour marcher dans la boue.
Avec Caroline à l'aéroport, c'est le grand jour du retour, on est un peu flous, c'est l'émotion |
- Voilà, comme à
chaque fin de pays, l’heure du bilan a sonné. En Nouvelle-Calédonie, nous avons
vu des paysages paradisiaques, fait de très belles rencontres et autour du
handicap, découvert de nombreuses initiatives innovantes et des structures
dynamiques pour une île grande comme la Bretagne. Au départ de
notre tour de la moitié du monde, nous nous étions
dit « pourquoi pas rester en Nouvelle-Calédonie si cela nous plaît ». Et après
nos deux premiers reportages, nous vous avons fait rêver et vous vous imaginiez
même pour certains venir y vivre avec nous. Et bien, même si
nous avions pris la décision de rentrer en métropole avant même d’avoir posé le
pied ici, nous avons eu la confirmation que nous ne nous verrions pas vivre
ici. Si nous sommes sentis très bien accueillis pour le projet dans les
familles ou les structures rencontrées, les tensions entre les habitants (et
pourtant nous ne sommes pas à l’époque des évènements de 1984-1988 ou des
référendums sur l’indépendance) nous ont vraiment
marqués. C’est également la première fois du voyage que certaines personnes
n’ont pas voulu nous rencontrer nous « les z’Oreilles » ou « Métros » ou pire
les « colons qui doivent rentrer chez eux» (et je reste polie, ce n’est pas
toujours dit en ces termes) … Si nous
comprenons et entendons les souffrances de chacun liés à l’histoire de la
colonisation qui reste somme toute assez récente, nous savons également que
l’on ne peut construire un projet solidaire pour le territoire sur des rancœurs
vivaces et de l’agressivité voire de la violence, mais bien sur le respect des
cultures, des identités et des coutumes de chacun. Cette violence que l’on peut
rencontrer dans les mots mais également dans les gestes, nous a réellement
marqués, en sus des violences intrafamiliales dont le taux est ici très élevé.
Les sourires et les yeux qui pétillent, rencontrés dans tant d’autres pays,
qui, pour certains d’entre eux, ont également vécu des histoires difficiles,
nous ont manqués ici. Nous sommes
convaincus que nous sommes riches de nos différences dans l’acceptation de
l’autre, même si cela est parfois difficile, notre projet nous l’a plus que
montré. Nous avons foi et confiance en l’humain et notre voyage nous l’a rendu
au centuple avec la rencontre de personnes extraordinaires alors nous
souhaitons de tout notre cœur que la Nouvelle-Calédonie trouve son chemin.
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