C'est quoi

Nous, Emilie et Davy tenterons de rallier Blois à Nouméa aux guidons de nos vélos Histoire Bike, "Made in France" en totale autonomie et sans prendre l'avion.
Tout au long de notre parcours nous participerons et rencontrerons des personnes touchées par la Trisomie 21 avec l'aide de l'inclusion par le sport.

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28 juin 2022

OUZBEKISTAN : partie 2 du 16 au 27 Juin 2022

12 nouveaux jours en Ouzbékistan

Nous poursuivons la route de la Soie et nous dirigeons vers Samarcande où de nombreuses activités autour du projet nous attendent. Sur la route puis ensuite à Samarcande, nous continuerons à manger de nombreux plov, un plat traditionnel parfait pour les cyclistes entre riz, légumes et quelques morceaux de viande. Lorsqu’une famille vous invite en Ouzbékistan, un plov est inévitablement toujours au menu !


- 😊 Lors d’un rapide passage dans le désert en quittant Boukhara, nous assistons impuissants à la fin de vie d’un âne ☹ (nous aurons au moins pu lui procurer de l’eau et des caresses pour tenter d’apaiser ses derniers moments). Nous sommes vraiment heureux de quitter ces paysages désertiques impitoyables. Heureusement, notre route est toujours rythmée par l’hospitalité ouzbèke🥰🤗🥰 , un agriculteur nous offre lors d’un soir de bivouac de la viande d’agneau délicieusement épicée et des samoussas. Nous nous dirigeons ensuite vers Karchi puis Chakhrisabz signifiant « ville verte ».
Nous croisons de nombreux jeunes
 dromadaires qui égayent notre route
 en partant de Boukhara.

Le célèbre plov : ce riz pilaf, cuisiné dans des marmites de fonte, est à base de riz sauté dans l'huile ou la graisse de queue de mouton, de légumes (oignon, pois chiche, carotte, ail), de viande (mouton, bœuf, porc, volaille), d'aromates (cumin, coriandre, curcuma) et décoré d'œufs durs a de multiples déclinaisons mais aussi une valeur unificatrice symbole de partage. Le plov appartient à la fois à la cuisine cérémonielle de fête mais aussi à la cuisine quotidienne. Immanquable lors d'un séjour en Ouzbékistan ! D'ailleurs, l'Ouzbékistan a fait inscrire le plov sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (2016) comme plat traditionnel commun à toutes ses communautés rurales et urbaines.
- 😊 Chakhrisabz est également la ville de Tamerlan ou Amir Timour (XIVème siècle). Guerrier turco-mongol et redoutable chef de guerre, il a conquis à partir de 1360 une grande partie de l'Asie centrale et occidentale et a fondé la dynastie des Timourides qui a duré jusqu'en 1507. Il voulait faire de sa ville l’égal de Samarcande. Ainsi furent construites mosquées, medersas, caravansérails et riches habitations. Aujourd’hui, de nombreuses rénovations ont été accomplies. Nous quittons ensuite la ville pour franchir un col à 1 750 m (cela faisait très longtemps que nous n’avions pas vu de montagne !) nous permettant de relier Samarcande. Au sommet, un marché aux fruits secs et délicieuses boules de fromage nous attend, très typique. On nous y interpelle beaucoup, nous sommes l’animation du jour 😊. En redescendant, nous nous arrêtons pour manger dans un restaurant où nous sommes invités à un anniversaire 🎉🎈✨avec 150 personnes ! On mange, on danse avec les femmes (où sont les hommes ?), on tente de boire modérément les verres que l’on nous remplit de vodka ! Si les anniversaires regroupent 150 personnes, les mariages tournent entre 500 et 1000 invités, c’est démentiel !
Sur la route du col menant de Chakhrisabz à Samarcande, on redécouvre avec plaisir la montagne

Le palais Ak Saray (ou Aq Saray, littéralement le palais blanc) à Chakhrisabz. En date du XIV ème siècle, il est aujourd'hui en ruines, Les dimensions impressionnantes du palais sont caractéristiques de l'aspect politique de l'architecture timouride de l'époque : une inscription sur le portail, « Si tu doutes de notre pouvoir, regarde nos bâtiments », était destinée à impressionner le visiteur étranger.

En haut du col, un marché typique de fruits secs...

... et le délicieux kurut (on adore !) : lait fermenté et durci des nomades d'Asie Centrale. Pour pouvoir conserver les produits dérivés du lait, le kurut fut inventé plusieurs siècles avant lorsque les caravanes entreprenaient de longs voyages ou pour les éleveurs qui partaient aux pâturages loin de leurs maisons du printemps à l’automne. En Ouzbékistan, on fabrique le kurut à base de suzma (lait fermenté concentré) et du sel, la concentration de ce dernier pouvant varier. On y ajoute également les épices - le basilic, le poivre rouge, la menthe etc. Facile à fabriquer, le kurut garde longtemps ses propretés nutritives et gustatives. Un aliment indispensable des nomades, voyageurs, pélerins, le kurut ne craint pas les variations de températures, il est léger, ne prend pas de place. Plus frais, le kurut est plus moux, friable, puis il durcit avec le temps, sans perdre pour autant ses qualités, pour se conserver pendant 7 à 8 ans. Avec le temps, l’humidité du kurut s’évapore, sa surface se couvre du sel, mais ses bienfaits restent intactes. Le kurut aide à supporter la chaleur plus facilement, légèrement acide, il est parfait pour apaiser la faim et la soif, maintient l’humidité dans le corps, ce qui est inestimable lors d’un long voyage en steppes infinies sous le soleil vif, ou lors d’une ascension en montagne. Une boulette d’un centimètre de diamètre équivaut 100 g du lait.

Invités à un anniversaire en redescendant du col, encore un souvenir incroyable !
- 🤩 Nous arrivons ensuite à
Samarcande, célèbre étape de la route de la soie avec son incroyable place du Registan qui se pare de milles couleurs lors du son et lumière nocturne. Nous sommes chaleureusement accueillis par Nargis Bekmuhamedova, créatrice de l’école Downside_art.uz et grand-mère d’Amir, 15 ans, porteur de Trisomie 21. L'école organise des cours de dessin, de poterie, de fabrication de bijoux... et autres activités manuelles avec en sus quelques activités sportives pour les enfants porteurs de Trisomie 21 ainsi que quelques enfants porteurs de troubles du spectre autistique. L’école a pour objectif de promouvoir l'inclusion par l'art tout en s’appuyant sur le potentiel touristique de la ville. A ce titre, elle organise chaque année depuis 2 ans un festival inclusif de l'artisanat et de la culture de l'Asie Centrale. Vous pouvez retrouver sur notre chaîne YouTube le reportage réalisé lors de notre passage : Vidéo Down Side Art. L’école nous a expliqué qu’en raison du manque d’informations fiables en Ouzbékistan et du faible nombre de spécialistes, des milliers de familles sont obligées de se battre pour un avenir décent pour leurs enfants, confrontées aux idées reçues voire à l’hostilité des autres. Nous partageons de nombreuses activités avec les enfants : dessin, puzzle, poterie, danse et sport, nous réalisons même une course de 3km ensemble avec Amir, pressé de retrouver Davy devant sur la ligne d’arrivée ! Lors de la remise des prix, des diplômes sont décernées aux personnes en fauteuil roulant, aux personnes non ou mal-voyantes, il reste donc à élargir ce cercle aux personnes porteuses d’un handicap mental. Nous profitons de la presse et des organisateurs pour en parler ensemble. Nous félicitons Nargis , sa fille Bekmuhamedova-Bazarova Akmalovna Sabina et son fils Amir qui se battent aux côtés des autres familles pour l’inclusion, avec un incroyable dynamisme et remercions une nouvelle fois Nargis pour son hospitalité. Quelle émotion en nous quittant pour rejoindre le Tadjikistan.
La célèbre place du Registan à Samarcande qui signifie « place sablonneuse » en persan. Ici illuminée aux couleurs de l'Ouzbékistan, la place est entourée de 3 splendides medersas.

Superbe plafond de la mosquée de la médersa Tilla-Qari sur la place du Registan à Samarcande

Marjona fait de la poterie, toute en confiance avec son maître à l'école Down Side Art de Samarcande

Marjona est aussi très gourmande !

Dans le jardin devant l'école Down Side Art de Samarcande, avec Marjona, une petite fille porteuse de Trisomie 21 dynamique et prête à enfourcher le vélo avec nous !

Davy avec Muhammat, jeune garçon porteur d'autisme qui participe avec nous aux activités à l'école Down Side Art de Samarcande

Avec Amir, à la fin de la course de 3km à Samarcande, il est heureux et nous aussi, l'inclusion par le sport, c'est vraiment chouette

Avec Nargis, fondatrice de l'école Down Side Art et son mari, nos hôtes pour 3 nuits dans leur belle maison aux charmes traditionnels ouzbeks


15 juin 2022

OUZBEKISTAN : partie 1 du 3 au 15 Juin 2022

 Nos 13 premiers jours en Ouzbékistan


Un mélange entre traversée des déserts (les déserts du Kyzyl-Koum et du Karakoum occupent environ 90 % du territoire ouzbek !), et découverte des sublimes villes-oasis de la route de la soie, célèbres dans le monde entier. C’est également pour nous, la rencontre de nombreux cyclotouristes 🚲🚲🚲sur les routes : québécois (Jade & Yanouk de Perdons les pédales, encore merci Yanouk pour les précieux réglages sur mon vélo, et bravo pour tes superbes vidéos 😊), anglais (Ash & Shivali : de superbes moments partagés dans le désert), suisses, américains, français… La Route De La Soie aujourd’hui, ce n’est plus un carrefour de nomades avec des dromadaires et des chameaux, c’est un carrefour de nomades à vélos !

les nouveaux nomades la route de la soie
- :-) Malgré son territoire désertique, l’Ouzbékistan est le pays d’Asie centrale le plus peuplé (plus de 31 millions d’habitants) sachant que 80% de la population vit dans l’Est du pays, fertile… avec 63% de la population dans les campagnes. Après le passage en vélo de la frontière, nous montons pour la première fois du voyage dans un train🚃 pour traverser le désert situé à l’Ouest du pays et nous rendre à Noukous. En effet, avec 30 jours autorisés, nous n’avons pas le temps nécessaire pour tout traverser à vélo alors nous décidons de sauter ce désert-là puisqu’il n’y a rien à y voir, que la route est très mauvaise et que nous sortons déjà d’une traversée éprouvante du désert kazakh ! Le train est également une aventure, on nous avait dit que c’était à vivre, et c’était tout à fait juste. Nous pouvons commencer nos premiers échanges avec la population locale dans cet ancien train soviétique bondé, les places attribuées ne sont pas au RDV, il fait très chaud mais on adore, c’est une ambiance de vie avec les vendeuses de thé, de plats traditionnels, les ronflements, les pleurs des bébés… Le voyage dure une dizaine d’heures, c’est mémorable !

un petit tour en train typique !

30 jours allaient être juste pour traverser
l'Ouzbékistan à vélo alors on a assuré !

entre la chaleur extérieure et la chaleur 
humaine... on regrette l'air frais du vélo !
- Arrivés à Noukous , nous découvrons cette ville célèbre pour son
Musée Igor Savitsky qui rassemble une collection de tableaux modernes d'artistes russes de la période 1918-1935, emmenés loin de Moscou par le conservateur Savitsky, qui permit d'éviter leur destruction voulue par Staline. A Noukous, nous sommes hébergés par un couple germano-hollandais Julian & Nora qui nous transmettront de nombreux contacts pour le projet (un grand merci). Ils nous permettront de rencontrer et d’échanger avec le groupe de bénévoles KR_Volunteers qui organise avec dynamisme des activités pour les enfants porteurs d’un handicap mental.
musée Igor Savitsky

des jeunes de KR volunteers
- :-) Nous nous dirigeons ensuite vers la ville de Khiva. Après quelques dizaines de km dans le désert du Karakoum (le long de la frontière turkmène), nous entrons dans l’oasis où nous longeons avec bonheur vergers, rizières et champs de coton (l’Ouzbékistan est le deuxième exportateur de coton au monde). Il fait très chaud ici 🥵‍🥵, 40 degrés à l’ombre, c’est la température moyenne, et l’Ouzbékistan célèbre comme pays du soleil et de la lumière avec 300 jours de beau temps par an, ne faillit pas à sa réputation. Nous adaptons nos horaires, partons plus tôt le matin, faisons une longue pause l’après-midi et repartons en fin de journée. Et buvons de très nombreux litres d’eau… Sur la route, nous découvrons la gentillesse et la générosité du peuple ouzbek, on nous donne à manger, à boire, parfois on nous glisse même quelques milliers de sum (la monnaie locale) dans nos sacoches !
l'oasis de Khiva
Khiva : porte Kosh Darvoza 
- Arrivés à Khiva, nous tombons rapidement sous le charme de la « perle du désert ». Cette cité fascinante est riche en histoire : le fils de Noé, Sem, découvrit un puits en ce lieu. L'irrigation de la région dès le IIème siècle avant J.C, permit à la cité de se développer et de devenir une étape importante sur la route de la soie. Perses, Grecs, Arabes, Mongols, Ouzbeks contribuèrent à maintenir jusqu'à aujourd'hui cette cité aujourd'hui parfaitement restaurée... La vieille ville recèle aujourd'hui plus de 50 monuments historiques et 250 vieilles maisons, datant principalement des XVIIe au XIXe siècles. Depuis 1990, le quartier d'
Itchan Kala, Khiva (ville à l’intérieur des remparts) de Khiva fait partie du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Khiva : médersa Alla Kouli Khan, sublime...

Khiva : une superbe yourte dans le palais Tash-Hauli

Khiva : la médersa Amir Tura,
ici les femmes se protègent du soleil
brûlant avec de jolies ombrelles...

Khiva : salle du trône, Kourinich Khana,
dans Kunya Ark, la "vieille forteresse", utilisée
 comme l’une des résidences des khans
 de Khiva jusqu’en 1919.

- Nous roulons ensuite vers la ville de Boukhara, à travers le désert du Kyzyl-Koum (Kyzylkum Desert). En ouzbek « Qyzylqum » signifie littéralement «sable rouge». Le 11ème désert le plus grand du monde a « charmé » un bon nombre d'aventuriers, d'Alexandre le Grand à Genghis Khan, en passant par Marco Polo. Nous voilà donc sur leurs traces. Ici, nous ne croisons pas de dromadaires ni de chameaux mais de nombreux ânes morts… Le désert est impitoyable. Et d’ailleurs dès le premier jour, en fin de journée, nous devons affronter une tempête de sable, le sable rentre partout dans les oreilles, le nez… nous nous couvrons d’un bandeau en sus de nos lunettes de soleil, il est impossible de planter la tente avec le vent violent et le sable qui « fouette notre corps » en permanence. Par chance, 4 km plus loin, nous trouvons une maison de thé traditionnelle : une tchaïkhana. Par les voies caravanières provenant de la Chine, où est né le thé 🍵, et suivant la Grande Route de la Soie, l’Asie Centrale fût la première à avoir connu le thé, cette plante mythique intimement liée à la spiritualité de l’Orient et devenue ici la boisson préférée depuis les temps immémoriaux. Dans cette longue traversée du désert, nous ferons régulièrement des pauses bien agréables et rafraîchissantes dans ces tchaïkhanas, en compagnie d’un couple de cyclotouristes anglais Ash & Shivali. La route du désert est heureusement très bonne, nous pouvons donc avancer assez rapidement (croyez-nous, on est toujours pressés de sortir de l’épreuve du désert), excepté dans les 80 derniers km très cahotiques !
il faut anticiper le manque d'eau !

une nuit où la tempête de sable s'est levée
- Enfin, nous arrivons à Boukhara (Buxoro, Bukhoro, Uzbekistan) le 13 juin pour célébrer dans un bon restaurant nos 1 an sur les routes au profit de l’inclusion pour les personnes en situation de handicap mental ainsi que nos 7 ans de mariage. Un grand jour ! Nous visitons ensuite la ville de Boukhara, ses magnifiques monuments et son beau et très grand marché traditionnel rempli de belles couleurs avec ses épices, ses fruits frais et secs, etc…. Boukhara, également classée à l'UNESCO est, selon ce dernier, l'exemple le plus complet d'une ville médiévale d'Asie centrale dont le tissu urbain est resté majoritairement intact. Elle a donné son nom au bougran, une toile forte utilisée dans la doublure de vêtements, orthographiée « boquerant » par Marco Polo. En outre, Boukhara est également le nom générique donné aux tapis turkmènes. Enfin, Boukhara est l`un des principaux centres de l`Islam non seulement en Asie Centrale, mais également dans la totalité du monde musulman. Au Moyen-Âge, Boukhara comptait plus de 350 mosquées et 80 médersas dont la plupart sont conservées de nos jours. Impressionnés, nous sommes après cette première grande étape ouzbèke…
Partout, sur les murs des palais, des médersas,
la route de la Soie nous est rappelée...

Boukhara : médersa Mir-i Arab, sublime
et toujours en activité (interdite à la visite).
La médersa a été construite au début du XVIème siècle
 et était l'une des plus prestigieuses d'Asie centrale.
C'est l'un des rares centres spirituels islamiques
à être ouvert en URSS sous l'ère soviétique.

Boukhara : le grand minaret et la mosquée du Kalon. Construit au début du XIIIème siècle par Arslan Khan et détruit par les bombardements puis un tremblement de terre puis restauré par l’UNESCO. Haut de 48 mètres, le minaret servait pour l'appel à la prière mais également comme phare pour les caravaniers (un feu y était allumé chaque nuit) et parfois pour jeter du haut des rebelles et des condamnés à mort ! Pas d’accès pour les visiteurs car un touriste allemand est tombé en montant l’escalier aux marches hautes et il s’est cassé la jambe, puis il a écrit au gouvernement expliquant que c’était dangereux de laisser les gens monter, c’était en 2006. Quant à la mosquée, c'est l'une des plus anciennes mais aussi les plus vastes de l'Asie centrale. Elle pouvait accueillir 10.000 fidèles. Le minaret est le symbole de Boukhara, "Perle de l'Islam, oasis au cœur du désert Kyzyl-Koum" et ville sainte, une cité mystérieuse interdite aux infidèles durant plusieurs siècles.

Boukhara : à l'intérieur de la citadelle Ark,
résidence pour les émirs, la salle du trône

Boukhara : mosquée Bolo Haouz,
construite en 1712
 

Marché de Boukhara : pain traditionnel ouzbek
, croustillant et délicieux !
 


04 juin 2022

KAZAKHSTAN : partie 1 du 21 Mai au 3 Juin 2022

 Nos 14 premiers jours au Kazakhstan

(et oui nous y reviendrons dans 3 mois environ à Almaty !)


Nous nous sentons tout petits dans ce pays qui fait 5 fois la taille de la France, est le troisième plus grand pays d'Asie en termes de superficie après la Chine et l’Inde et le neuvième plus grand pays du monde. Mais avec 6,9 habitants au km², c'est également l'un des pays les moins densément peuplés de la planète. Nos deux dernières semaines furent marquées par la découverte de la région du Manguistaou, de sa capitale Aktaou, de sa « Monument Valley » (si, si !) ainsi que de ses steppes désertiques impitoyables en compagnie de Laurine et Maël des Namasté, n'amasse pas mousse. Des moments marquants que nous ne sommes pas près d’oublier ! Nous changeons non seulement complètement de paysages mais également de peuples, les yeux s’étirent avec beauté, les cultures changent, un renouveau !

assez incroyable de se retrouver ici sans 
avoir encore pris l'avion !

une belle rencontre entre sportifs :
Laurine et Maël
- :-) Pour arriver jusque-là, la traversée en ferry fut très longue : prévue pour 24h, elle en a duré 72 ! Du mauvais temps en mer aux problèmes techniques, nous en aurons passé des heures dans notre cabine. Pas de bar sur ce ferry, impossible d’y acheter du chocolat ou des petits gâteaux en compensation 😉. Un temps pour travailler sur la vidéo de fin d’étape 2 mais également un bon repos pour ce qui nous attendait ensuite. En effet, pour arriver de
Kuryk, Mangghystaū, Kazakhstan à Aktau, Mangghystaū, Kazakhstan, il y a un peu moins de 100km dans les steppes désertiques, mais quand avec un vent de face très fort, sableux évidemment 😉, chaque km devient une véritable épreuve ! Pour la première fois du voyage, nous avons eu des courbatures en lien avec le vélo car nous avons pédalé tout en force pendant plus de 6h… Les dromadaires nombreux sur les bas-côtés avaient l’air de penser que nous étions fous de rouler dans ces conditions !

après 3 jours enfin la terre ! enfin le désert 

une première traversée avec 70 kms de 
vent de face

il faut être mentalement au dessus des 
forces physiques 
- :-) Arrivés à Aktaou, nous découvrons une ville typiquement soviétique. En kazakh, Aktaou signifie « montagne blanche », vous comprendrez pour quelle raison en voyant les photos de la région. Dans cette région, on exploite uranium, pétrole et gaz, quand on fait le plein, c’est d’ailleurs principalement au gaz. Aktaou est connu pour son système d’adresse de bloc unique. Presque aucune rue d’Aktaou n’a de nom; au lieu de cela, les adresses se composent généralement de trois numéros: le numéro de district, le numéro de bâtiment et le numéro d’appartement, au départ, un peu étrange pour nous de nous repérer. Ce système de numérotation tient au fait qu’Aktaou était à l’origine prévu comme un camp pour les travailleurs de l’industrie pétrolière. La majeure partie de la ville se trouve sous le niveau de la mer.

- :-) Nous réservons ensuite une excursion en 4X4 pour nous rendre dans la réserve naturelle d’Ustyurt. Vous nous connaissez bien, nous voulons tout faire à bicyclette mais nous avons dû nous résoudre à les abandonner pour cette fois, car la réserve est très difficile d’accès, nous n’avons pas des VTT pour les pistes (non indiquées évidemment) et il n’y a pas moyen d’y trouver de l’eau, c’est une terre plutôt inhospitalière ! Mais c’est également un paysage des plus envoûtants ! Là où régnait autrefois un océan, subsistent aujourd’hui de vastes étendues de terres couvertes de sel qui s'étendent à perte de vue. Mais la réserve naturelle d'Ustyurt est loin d’être un désert, elle abrite au contraire une très grande variété de paysages composés de steppes, de marais salants, de canyons, de grottes, de falaises et d’imposantes formations géologiques dont certaines atteignent plusieurs centaines de mètres de hauteur. Un des plus beaux paysages qu’il nous a été donné de voir dans notre vie ! Et nous avons appris de nombreuses choses avec Sergeï, notre guide et Igor, notre chauffeur, merci encore à eux et à Tourist Aigul et son super manager (on vous recommande vraiment cette agence) !








- :-) Avant de repartir d’Aktaou, nous présentons le projet à l’école Nazarbayev Intellectual et à Yessenov University avec des élèves très intéressés. Nous souhaitons remercier Nurbek Yensebayev, CEO et cofondateur de Sezual - vision for blind and visually impaired people qui nous a organisé ce programme dans les écoles. Cette start-up très dynamique invente des solutions pour les personnes non-voyantes et sourdes pour faciliter leur vie quotidienne et leur inclusion. Grâce à ses inventions (notamment en lien avec l’écholocalisation sonore s’inspirant de la technique utilisée par les dauphins et les chauve-souris), elle a attiré l’attention de nombreux pays étrangers (une filiale existe à Houston aux USA) y compris la France intéressée pour le soutien de ces innovations. Bravo à Nurbek et son équipe pour le formidable travail accompli. Merci également à Janibek Bektemissov, consul au Consulat Général du Kazakhstan à Strasbourg qui nous a tranmis le contact de Nurbek. Janibek est sensibilisé au sujet du handicap et de l’inclusion puisque son fils Beknur agé de 9 ans et né sans bras, a représenté son pays à l’Eurovision junior, à Paris.




- :-) A l’université Yessenov, nous avons eu la chance de rencontrer Laoren, jeune porteuse de Trisomie 21 de 19 ans qui adore la danse et de pouvoir échanger avec sa mère Rayhan au sujet de l’inclusion dans le pays. Ici, au Kazakhstan, il n’y pas d’association nationale significative mais l’UNICEF, quelques ONG ou fondations privées à Almaty ou Nour-Soultan, la capitale. Les parents cachent encore leurs enfants, l’acceptation du handicap reste difficile, le chemin débute seulement. Un nombre important d’enfants porteurs d’un handicap ne sont toujours pas identifiés : l'UNICEF indique que seulement 3 % des enfants au Kazakhstan sont enregistrés comme étant handicapés et ayant des besoins spéciaux. Ce taux est nettement inférieur à celui d’autres pays du monde où il représente 10 à 15%. Cela s’explique par de nombreux obstacles sociaux tels que la discrimination à l’égard des handicaps et les obstacles qui les accompagnent à l’accès aux services, à la vie sociale et aux sports. Les parents sont ainsi souvent réticents à signaler un handicap (des enfants ou adultes sont maltraités dans certains centres), car la famille peut être confrontée à la stigmatisation sociale et à l’isolement.
Laoren

la très moderne université YESSENOV
- :-) Enfin, nous avons terminé ce premier séjour au Kazakhstan par la traversée du désert jusqu’à la frontière ouzbèke avec un autre couple de cyclotouristes français Laurine et Maël des Namasté, n'amasse pas mousse 😉 qui se rendent au Népal. Ils soutiennent l’association Bikram Solidarité Népal créée par Christine Janin, médecin alpiniste, première française à avoir gravie l'Everest. Elle a été créée en 2015 pour aider son ami népalais, Bikram, suite aux importants séismes ayant fait plus de 10000 morts et d'énormes dégâts matériels. Aujourd'hui, grâce à Bikram qui vit sur place, l'association a permis de reconstruire des maisons, des écoles et un système de parrainage permet aussi d'aider des enfants orphelins à assurer leur scolarité. Si vous souhaitez les aider, n’hésitez pas 😉. Cette traversée du désert à 4 a noué des liens forts entre nous et a décuplé notre motivation pour parcourir ces km de lignes droites interminables avec le vent, la chaleur, le manque d’eau (7l d'eau chacun dans les sacoches mais ça file très vite...) et l’eau qui devient très chaude en 1h quand nous en trouvons, ce sont des terres hostiles pour l’homme. Les camélidés et chevaux croisés sur le chemin nous semblent bien courageux pour vivre ici ! Heureusement, quelques siestes à l’ombre des camions ou des extrêmement rares maisons (ou ruines de maison) et surtout le partage d’anecdotes de vie, de voyage, et même de la musique nous ont permis de passer de super moments ensemble avec de beaux bivouacs sous les étoiles des steppes désertiques ! Une aventure inoubliable !

VODA (eau en Russe) et VODKA au milieu du désert

de rares habitants

étonnés de voir chevaux, dromadaires
 et chameaux

et l'eau se fait très rare alors quand nous en 
voyons c'est l'euphorie