C'est quoi

Nous, Emilie et Davy tenterons de rallier Blois à Nouméa aux guidons de nos vélos Histoire Bike, "Made in France" en totale autonomie et sans prendre l'avion.
Tout au long de notre parcours nous participerons et rencontrerons des personnes touchées par la Trisomie 21 avec l'aide de l'inclusion par le sport.

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15 novembre 2022

INTERVIEW : des journalistes Français nous interviewent !

 Le binôme de jeunes journalistes Laura et Alexandre nous ont interviewés à quelques mois de la fin du projet en Corée du Sud!

Une "vraie" interview en Français avec possibilité de sous titres dans toutes les langues sur leur chaîne Youtube ! Partagez, aimez et commentez c'est gratuit

14 novembre 2022

COREE DU SUD : partie 3 du 1er au 14 Novembre 2022

 Pour notre dernière quinzaine en Corée du Sud

Nous remontons vers la capitale par l’Ouest en profitant des belles couleurs d’automne et du soleil


☀ qui nous aura accompagnés tout au long de la traversée du pays. Le soleil des rencontres et des échanges nous a par contre terriblement marqués et manqués 😢😢😢 même si les épices de la cuisine nous réchauffaient le cœur. Alors pour tout vous avouer, nous sommes contents d’avoir visité la Corée mais nous sommes aussi très heureux d’en être partis !



- 😊🌈Arrivés à Gwangju, nous sommes accueillis par Jehyeon Park, un jeune coréen qui a fait le tour du monde pendant 2 ans et demi. Quelle belle rencontre, si rare ici, un homme extraordinaire, rempli d’humanité. Jehyeon, nous t’attendons en France ! Lors de ces quelques jours à Gwangju, nous faisons notre unique rencontre en Corée d’un centre de jour pour personnes porteuses d’un handicap mental. Le centre s’appelle Emmaus et a été fondé il y a 40 ans par le père O’Neill, un missionnaire irlandais qui a développé toute une communauté autour : The Rainbow Community(Emmaus) In Korea. La communauté gère différents espaces : centres de jour, foyers de groupe où les résidents vivent avec une autonomie importante dans des appartements de maximum 6 personnes, ateliers protégés (ils aident également les porteurs de handicap à trouver un emploi dans le milieu ordinaire). Ces structures sont au cœur des quartiers favorisant l’inclusion, voulant rompre avec les grands centres éloignés. Le père O’ Neill a obtenu la citoyenneté coréenne pour son dévouement à renforcer les droits de l’homme des personnes handicapées en Corée (et il a été le premier à introduire le système de foyer de groupe avec ces petits appartements). Après l’intéressante visite de leur centre de jour, nous sommes allés jouer au bowling avec des personnes porteuses de handicap, un super moment, ils ont une coach pour toujours parfaire leur technique (l’excellence coréenne 😉) et nous pouvons vous dire qu’ils sont très forts ! Nous souhaitons remercier les équipes The Rainbow Community(Emmaus) pour leurs explications et leur accueil, un beau souvenir. Il existe donc bien des structures en Corée (souvent gérés par des communautés chrétiennes) autour du handicap mental mais pour nous, il est très difficile de pouvoir les rencontrer, il n’est pas toujours bien vu que des étrangers « se mêlent des affaires coréennes » 😉. Nous avons réussi à rencontrer le centre Emmaus grâce à l’aide du Collectif Eco-Solidaire Corée Taïwan que nous remercions infiniment car nos contacts directs avec la structure ou via l’Ambassade n’avaient rien donné. Il existe même des cafés inclusifs ou des boulangeries comme nous avons pu en voir dans d’autres pays, c’est plutôt rassurant mais le pays est loin d’en faire la promotion. Il reste néanmoins pour favoriser l’inclusion à développer l’acceptation de la différence, le fait que tout le monde ne peut pas être ultra-performant, à parler ouvertement de ce sujet dans les écoles, dans les familles, et à peut-être enfin se dire qu’une société basée sur la compétitivité et l’homogénéité n’est pas nécessairement la clé du bonheur 😉. C’est un des rares pays de l’OCDE où il n’y a pas de loi contre les discriminations, ça nous laisse songeurs, en même temps, si tout le monde est pareil, pourquoi y aurait-il des discriminations, cela a une cohérence quelque part 😉.

A Gwangju, avec les personnes porteuses d'un handicap mental, on s'entraîne au bowling et on s'échauffe avec la coach, ça ne rigole pas !

Au centre Emmaus de Gwangju, on prend un café et on s'amuse 😃

Avec Jehyeon, notre hôte à Gwangju. Jehyeon, tu es extraordinaire !

A Gwangju comme dans toutes les villes coréennes, les tours sont numérotées et elles nous dominent de toutes leurs hauteurs !

- 😊 A Gwangju toujours, nous avons présenté le projet au lycée Seokang grâce à la directrice de l’Alliance Francaise de Gwangju 광주알리앙스프랑세즈 : Seungeun Choi qui a été une fabuleuse interprète. Néanmoins, nous avons vu la fatigue des lycéens avec leurs horaires à rallonge (une loi a néanmoins interdit les « after schools » après 22h 😃). En outre, avec des examens uniquement basés sur des questions à choix multiples, cela ne favorise ni la créativité ni l'épanouissement des enfants, on apprend par cœur des multiples choses mais on n’apprend pas à penser, à débattre, quant à la prise d’initiative plus tard… Enfin, les cours du soir sont très chers et cette «marchandisation de l’éducation» accroît les inégalités entre ceux qui peuvent les payer et ceux qui n’en ont pas les moyens. Et après l’université, l’arrivée sur le marché de l’emploi d’un nombre très important de diplômés ne fait que saturer davantage ce marché déjà très compétitif. Ainsi, seule la moitié des diplômés de l’université finissent par se trouver un emploi stable, et à côté, les métiers plus techniques ou manuels manquent de main-d’œuvre.

Présentation au lycée Seokang à Gwangju

- 😊🥰💻 Enfin, à Gwangju, nous avons également notre première visio-conférence avec la Nouvelle-Calédonie qui nous attend pied ferme en janvier 2023. Nous échangeons avec les élèves de CM2B de l’école Notre-Dame à la Foa qui réalisent un diaporama sur la différence et notamment le handicap pour une exposition. Nous sommes heureux de ce moment et avons hâte de poser le pied en Nouvelle-Calédonie. Et d’ailleurs, nous cherchons activement un bateau🚢 pour nous y rendre et croyez-nous, ce n’est pas simple de traverser la mer de Corail : ce n’est pas la bonne saison pour les voiliers (saison des cyclones), les compagnies de cargo ne nous répondent pas ou ne prennent plus de passagers,... Quant aux croisières, on ne peut pas descendre en cours de voyage pour des problèmes d’immigration ou de COVID… Nous remercions le Cercle Nautique Calédonien et les habitants du Caillou 😉 qui font tout pour nous aider à trouver un bateau.

Petite intermède néo-calédonienne avec une visio-conférence avec l'école Notre-Dame de La Foa 🙂

- 😊🚲Nous repartons de Gwangju pour rejoindre Séoul et sentons que l’hiver approche car les températures se refroidissent, nous devons ressortir nos cuissards longs et nos vestes et il gèle ❄même deux fois la nuit. Il est temps pour nous de quitter l’hémisphère Nord 😉. Les paysages de l’Ouest longeant la route ou les pistes cyclables ne sont pas aussi beaux qu’au Centre, à l’Est ou au Sud mais nous mangeons très bien🍜 (et même des escargots 😃) et notamment de délicieux bibimbaps (la plupart du temps : mélange de riz, viande de bœuf, légumes assaisonnés, et d'un œuf sur le plat, le tout relevé par de la pâte de piment coréenne fermentée). Comme généralement tous les plats en cuisine coréenne, le bibimbap est servi avec les traditionnels « banchan », signifiant plats d'accompagnement. La Corée du Sud est reconnue pour la variété et la qualité de sa cuisine. Elle utilise beaucoup de piment🌶 (nous avons souvent eu la bouche en feu 🥵), de sésame, d’ail (les Coréens sont parmi les plus grands consommateurs d'ail de la planète, on en vend des sacs épluchés 😃), ainsi qu'une grande variété de légumes, d’algues, de fruits de mer, d’herbes sauvages, de sojas, de racines de lotus et de patates douces. La cuisine coréenne est classée dans le top des cuisines les plus saines, le top 10 étant constitué pour la majeure partie de cuisines asiatiques. Cela s'explique par plusieurs facteurs : d'une part, ce sont des cuisines qui utilisent beaucoup de légumes variés, en petite quantité et toujours cuisinés très simplement (sautés au wok ou juste agrémentés d'huile végétale ou de soja) ; d’autre part, ce sont des cuisines qui se basent beaucoup sur le riz🍚, un aliment sans gluten. Ils mangent des aliments fermentés, des algues (qui ont un vrai pouvoir sur la santé), ils mangent en petite quantité, mais très varié. Beaucoup de plats sont agrémentés par des épices, qui sont de véritables alliés pour la santé et enfin, ce sont des alimentations très pauvres en produits laitiers (et c'est peut-être ça la majeure différence avec la cuisine occidentale). Si la cuisine est très saine, les boissons le sont parfois moins. Bon nombre de boissons ultra-sucrées sont vendues ici et le soju (alcool de riz) est moins cher que certaines eaux minérales ! Et contrairement aux idées reçues, c'est la Corée du Sud (et non la Russie !) qui détient la palme du plus gros buveur d'alcool fort au monde (13,7 shots par semaine🥃), notamment avec ses collègues et supérieurs. Cette culture du « huesik » ou sortir avec ses relations de travail a posé d’importants problèmes d’alcoolisme et le pays lutte depuis quelques années pour enrayer ce phénomène.

De délicieux gimbaps : un de nos plats préférés. Il est fait de riz blanc (밥, bap), d'huile de sésame grillé et divers autres ingrédients, l'ensemble étant roulé dans une algue séchée (김, kim) du genre Porphyra, servi froid et coupé en tranches de la taille d'une bouchée. A côté, des accompagnements que l'on a à tous les repas ! En jaune 😉, le danmuji ou radis mariné coréen (une sorte de pickle). C'est en fait un radis blanc qui est saumuré dans un mélange de sauce avec de … 
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Davy imitant un automobiliste excédé par les vélos 😃 on y croirait presque 😃
😊 Toujours sur la route pour rejoindre Séoul, nous faisons un arrêt dans la petite ville de Buyeo qui compte plusieurs monuments inscrits à l’UNESCO. Une dame nous invite à déjeuner dans une compétition de golf, c’est très sympa mais personne ne nous parle même si nous essayons d’entamer la conversation 😃. D’ailleurs, on ne vous a pas parlé des golfs 🏌️‍♀️🏌️‍♂️mais ici, c’est incroyable, il y en a partout et notamment le long des pistes cyclables. Nous n’avons jamais vu autant de terrains que dans ce pays (il y a presque 600 18 trous !), il y a même des malls entiers de magasins dédiés au golf. C’est le 3ème plus grand marché de golf au monde, derrière les États-Unis et le Japon. Et les sud-coréennes dominent le golf féminin. Il y a de nombreux simulateurs également dans les immeubles. C’est également un outil social. Ici, le réseau relationnel fonctionne par cercles différents et qui ne se mélangent pas. Et si tu fais partie du cercle de golf et du cercle chrétien, tu es au top 😉. Et si tu es beau/belle, c’est encore mieux, les coréens utilisent nombre de produits cosmétiques (c’est le premier pays consommateur du monde) de grande qualité et sont irréprochables quant à leur hygiène : la Corée du Sud est le troisième pays exportateur de produits cosmétiques au monde, impressionnant ! Dans tous les hôtels même ceux à bas prix, vous avez des produits de qualité dans les salles de bains et très souvent un équipement complet : des gels douches et shampoings en passant par les brosses à dents et le dentifrice, la crème de soin, les lotions toniques voire le masque pour la peau !

A Buyeo, nous profitons des belles couleurs d'automne 🙂

A Buyeo, couleurs d'automne toujours et temples…
☹ Autre sujet de société qui nous a marqué lors de nos trajets à vélo, la relation à l’environnement : entre les très nombreux terrains de golf (4ème sport le plus polluant du monde), le suremballage dû à l’obsession de la propreté et de l’hygiène, et un comportement consumériste très poussé (nombre de magasins de seconde main vendent des vêtements de grande marque portés quelques fois, nombre de biens sont laissés sur les trottoirs en très bon état…), il y a de vraies questions à traiter ici. Si le tri des déchets est impressionnant avec quantité de sacs différents et le recyclage des déchets alimentaires un exemple mondial, ce n’est pas la même chose pour le plastique et avec l’explosion des commandes en ligne suite à la pandémie, les déchets plastiques ont encore augmenté (avec seulement 45% recyclés)… Le pays continue d’incinérer, d’enfouir ou d’exporter ses déchets vers la Thaïlande ou aux Philippines. Pour le reste, ce sont malheureusement des dépôts à ciel ouvert… Mais aujourd’hui, comme le France ou bien d’autres pays, le vrai défi est de générer moins de déchets, à la source, car le meilleur déchet, c’est encore de ne pas en produire 😉.
😊 Nous vous avions laissé à vélo à Buyeo, nous repartons maintenant pour Asan où nous avons décidé de faire une petite pause régénératrice en profitant des sources thermales de la ville et en séjournant à l’hôtel « Amor » 😃. Les sources chaudes d'Onyang sont les plus anciennes de Corée. Elle ont été fondées il y a 1 300 ans. Le roi Sejong, qui a régné de 1418 à 1450, ainsi que de nombreux autres rois, s’y rendaient souvent pour se reposer ou soigner leurs maladies. Chaque année, Oynang accueille plus de cinq millions de visiteurs. De notre côté, nous n’étions pas en plein boom touristique et les bains étaient fort agréables même si nous étions séparés. Ici en Corée, les bains🛀 nommés Jjimjilbang sont nus et non mixtes (et oui ce ne sont pas les thermes allemands 😃). C’est une expérience assez drôle, et l’on croise beaucoup de gens qui s’y nettoient de fond en comble avec des casiers entiers de produits de beauté 😃 avant de profiter des piscines d’eau chaude, saunas et hammams à disposition ou se font masser. Les bains sont ouverts 24h/24 et on peut même y dormir, ce n’est pas forcément agréable mais c’est un moyen économique !
😊 Une dernière journée de route à vélo vers Séoul où l’on retrouve Alexandre Manceau et Laura Breut, journalistes français en Corée du Sud pour 1 an, qui font un reportage sur nous. Et pour cela, ils louent même un tandem, pas simple de filmer l’équipe «Bikeup&Down» 🚴‍♀️🚴‍♂️ ! Nous nous rendons ensuite chez Cristina et Guillaume qui résident au cœur du Bukchon Hanok Village. Quelle chance d’être logés dans une maison traditionnelle, encore merci pour votre accueil et votre générosité et cette soirée internationale : franco-roumano-vietnamo-coréenne 😃. Nous nous rendons également à l’Incheon National Universitypour présenter le projet aux étudiants du département de français dans leurs cours sur le territoire européen, les échanges sont très intéressants. Merci à Jongsue Kim, le directeur de l'Alliance Française d'Incheon 인천 알리앙스프랑세즈 pour l’organisation et la traduction.

Reportage à Séoul, filmés par Alexandre et Laura en tandem !

😞😞😞 🛫Enfin, c’est l’heure de nous rendre à notre hôtel près de l’aéroport, de démonter et d’emballer les vélos, nous mettons 2 fois moins de temps que la première fois 😃. Et de profiter des dernières saveurs de la mer épicées voire très épicées dans un bon restaurant. Pour faire le bilan, la Corée du Sud est le pays que nous avons le moins apprécié de notre voyage. Nous y avons aimé : la ville de Séoul 🏙(pour moi car Davy n’aime pas les grandes villes), les pistes cyclables🚲, de nombreux beaux paysages, les rares mais jolis villages traditionnels, la cuisine🍜, la technologie 📱qui facilite les choses (avec une seule carte, tu peux faire beaucoup), les transports publics 🚇et leur niveau d’accessibilité, les toilettes🚽 (si, si et surtout leurs sièges chauffants 😃), les marchés aux poissons et fruits de mer impressionnants🐟🦑🐙 , les petits villages de pêcheurs de la côté Est, les délicieux kakis. Mais, nous n’avons pas aimé tant d’autres choses : cette « tyrannie de l’excellence », cette volonté d’homogénéité, le manque d’échanges avec les coréens (si nous savons qu’il n’est pas dans leur culture de recevoir chez eux même entre coréens, cela ne change pas pour autant le ressenti sur la difficulté de les ouvrir à un échange verbal, et leur nombreuses non-réponses à nos bonjours ou sourires…), le suremballage, la surconsommation, leur obsession de l’hygiène (courir avec un masque ou mettre des gants plastiques qui glissent pour faire des tractions dehors en pleine nature sans personne !), la K-pop (pop-coréenne) et ses stars refaites, la chirurgie esthétique, les moustiques 🦟🦟🦟partout 😃, l’influence américaine qui fait parfois perdre ses traditions (un pays de thé devenu pays du café et notamment de l’affreux americano sans goût : plus d’eau que de café 😃), une inégalité hommes-femmes et une société mysogine qui n’est pas encore près de disparaître. PS : si vous voulez devenir riche en Corée du Sud, vous pouvez devenir délateur professionnel (si, si, il y a même des écoles), plus vous dénoncez une infraction importante, plus vous gagnez (20% de l’amende à percevoir vous est reversé). Et si c’est en relation avec la COVID, vous devenez « coparazzi » 😃. Par exemple, vous dénoncez vos voisins qui se sont réunis à plus de 5 personnes. Le dictionnaire nous dit que la délation est une dénonciation intéressée et méprisable alors qu'une dénonciation consiste à désigner un coupable (d'un acte répréhensible) à une autorité, à la justice. En Corée du Sud, la question de la frontière se pose 😉 Bref, vous l’aurez compris, si nous nous étions imaginés vivre en Turquie, notre pays coup de cœur, ce qui est certain, c’est que nous ne viendrons jamais vivre ici, parce que la question qu’on s’est posée de nombreuses fois en regardant les coréen.nes et au regard de leur triste taux record de suicides, c’est « il est où le bonheur, il est où ? »… ? 😓😓😓

Retour à Séoul avec la Lotte World Tower qui nous guide. D'une hauteur de 555 mètres, le bâtiment était lors de son ouverture en 2017 le cinquième plus haut gratte-ciel du monde, aujourd'hui le sixième 😉.