Pour notre dernière quinzaine en Corée du Sud
Nous remontons vers la capitale par l’Ouest en profitant des belles couleurs d’automne et du soleil




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Arrivés à Gwangju, nous sommes accueillis par Jehyeon Park, un jeune coréen qui a fait le tour du monde pendant 2 ans et demi. Quelle belle rencontre, si rare ici, un homme extraordinaire, rempli d’humanité. Jehyeon, nous t’attendons en France ! Lors de ces quelques jours à Gwangju, nous faisons notre unique rencontre en Corée d’un centre de jour pour personnes porteuses d’un handicap mental. Le centre s’appelle Emmaus et a été fondé il y a 40 ans par le père O’Neill, un missionnaire irlandais qui a développé toute une communauté autour : The Rainbow Community(Emmaus) In Korea. La communauté gère différents espaces : centres de jour, foyers de groupe où les résidents vivent avec une autonomie importante dans des appartements de maximum 6 personnes, ateliers protégés (ils aident également les porteurs de handicap à trouver un emploi dans le milieu ordinaire). Ces structures sont au cœur des quartiers favorisant l’inclusion, voulant rompre avec les grands centres éloignés. Le père O’ Neill a obtenu la citoyenneté coréenne pour son dévouement à renforcer les droits de l’homme des personnes handicapées en Corée (et il a été le premier à introduire le système de foyer de groupe avec ces petits appartements). Après l’intéressante visite de leur centre de jour, nous sommes allés jouer au bowling avec des personnes porteuses de handicap, un super moment, ils ont une coach pour toujours parfaire leur technique (l’excellence coréenne
) et nous pouvons vous dire qu’ils sont très forts ! Nous souhaitons remercier les équipes The Rainbow Community(Emmaus) pour leurs explications et leur accueil, un beau souvenir. Il existe donc bien des structures en Corée (souvent gérés par des communautés chrétiennes) autour du handicap mental mais pour nous, il est très difficile de pouvoir les rencontrer, il n’est pas toujours bien vu que des étrangers « se mêlent des affaires coréennes »
. Nous avons réussi à rencontrer le centre Emmaus grâce à l’aide du Collectif Eco-Solidaire Corée Taïwan que nous remercions infiniment car nos contacts directs avec la structure ou via l’Ambassade n’avaient rien donné. Il existe même des cafés inclusifs ou des boulangeries comme nous avons pu en voir dans d’autres pays, c’est plutôt rassurant mais le pays est loin d’en faire la promotion. Il reste néanmoins pour favoriser l’inclusion à développer l’acceptation de la différence, le fait que tout le monde ne peut pas être ultra-performant, à parler ouvertement de ce sujet dans les écoles, dans les familles, et à peut-être enfin se dire qu’une société basée sur la compétitivité et l’homogénéité n’est pas nécessairement la clé du bonheur
. C’est un des rares pays de l’OCDE où il n’y a pas de loi contre les discriminations, ça nous laisse songeurs, en même temps, si tout le monde est pareil, pourquoi y aurait-il des discriminations, cela a une cohérence quelque part
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A Gwangju, avec les personnes porteuses d'un handicap mental, on s'entraîne au bowling et on s'échauffe avec la coach, ça ne rigole pas ! |
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Au centre Emmaus de Gwangju, on prend un café et on s'amuse ![]() |
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Avec Jehyeon, notre hôte à Gwangju. Jehyeon, tu es extraordinaire ! |
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A Gwangju comme dans toutes les villes coréennes, les tours sont numérotées et elles nous dominent de toutes leurs hauteurs ! |
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A Gwangju toujours, nous avons présenté le projet au lycée Seokang grâce à la directrice de l’Alliance Francaise de Gwangju 광주알리앙스프랑세즈 : Seungeun Choi qui a été une fabuleuse interprète. Néanmoins, nous avons vu la fatigue des lycéens avec leurs horaires à rallonge (une loi a néanmoins interdit les « after schools » après 22h
). En outre, avec des examens uniquement basés sur des questions à choix multiples, cela ne favorise ni la créativité ni l'épanouissement des enfants, on apprend par cœur des multiples choses mais on n’apprend pas à penser, à débattre, quant à la prise d’initiative plus tard… Enfin, les cours du soir sont très chers et cette «marchandisation de l’éducation» accroît les inégalités entre ceux qui peuvent les payer et ceux qui n’en ont pas les moyens. Et après l’université, l’arrivée sur le marché de l’emploi d’un nombre très important de diplômés ne fait que saturer davantage ce marché déjà très compétitif. Ainsi, seule la moitié des diplômés de l’université finissent par se trouver un emploi stable, et à côté, les métiers plus techniques ou manuels manquent de main-d’œuvre.


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Présentation au lycée Seokang à Gwangju |
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Enfin, à Gwangju, nous avons également notre première visio-conférence avec la Nouvelle-Calédonie qui nous attend pied ferme en janvier 2023. Nous échangeons avec les élèves de CM2B de l’école Notre-Dame à la Foa qui réalisent un diaporama sur la différence et notamment le handicap pour une exposition. Nous sommes heureux de ce moment et avons hâte de poser le pied en Nouvelle-Calédonie. Et d’ailleurs, nous cherchons activement un bateau
pour nous y rendre et croyez-nous, ce n’est pas simple de traverser la mer de Corail : ce n’est pas la bonne saison pour les voiliers (saison des cyclones), les compagnies de cargo ne nous répondent pas ou ne prennent plus de passagers,... Quant aux croisières, on ne peut pas descendre en cours de voyage pour des problèmes d’immigration ou de COVID… Nous remercions le Cercle Nautique Calédonien et les habitants du Caillou
qui font tout pour nous aider à trouver un bateau.





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Petite intermède néo-calédonienne avec une visio-conférence avec l'école Notre-Dame de La Foa ![]() |
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Nous repartons de Gwangju pour rejoindre Séoul et sentons que l’hiver approche car les températures se refroidissent, nous devons ressortir nos cuissards longs et nos vestes et il gèle
même deux fois la nuit. Il est temps pour nous de quitter l’hémisphère Nord
. Les paysages de l’Ouest longeant la route ou les pistes cyclables ne sont pas aussi beaux qu’au Centre, à l’Est ou au Sud mais nous mangeons très bien
(et même des escargots
) et notamment de délicieux bibimbaps (la plupart du temps : mélange de riz, viande de bœuf, légumes assaisonnés, et d'un œuf sur le plat, le tout relevé par de la pâte de piment coréenne fermentée). Comme généralement tous les plats en cuisine coréenne, le bibimbap est servi avec les traditionnels « banchan », signifiant plats d'accompagnement. La Corée du Sud est reconnue pour la variété et la qualité de sa cuisine. Elle utilise beaucoup de piment
(nous avons souvent eu la bouche en feu
), de sésame, d’ail (les Coréens sont parmi les plus grands consommateurs d'ail de la planète, on en vend des sacs épluchés
), ainsi qu'une grande variété de légumes, d’algues, de fruits de mer, d’herbes sauvages, de sojas, de racines de lotus et de patates douces. La cuisine coréenne est classée dans le top des cuisines les plus saines, le top 10 étant constitué pour la majeure partie de cuisines asiatiques. Cela s'explique par plusieurs facteurs : d'une part, ce sont des cuisines qui utilisent beaucoup de légumes variés, en petite quantité et toujours cuisinés très simplement (sautés au wok ou juste agrémentés d'huile végétale ou de soja) ; d’autre part, ce sont des cuisines qui se basent beaucoup sur le riz
, un aliment sans gluten. Ils mangent des aliments fermentés, des algues (qui ont un vrai pouvoir sur la santé), ils mangent en petite quantité, mais très varié. Beaucoup de plats sont agrémentés par des épices, qui sont de véritables alliés pour la santé et enfin, ce sont des alimentations très pauvres en produits laitiers (et c'est peut-être ça la majeure différence avec la cuisine occidentale). Si la cuisine est très saine, les boissons le sont parfois moins. Bon nombre de boissons ultra-sucrées sont vendues ici et le soju (alcool de riz) est moins cher que certaines eaux minérales ! Et contrairement aux idées reçues, c'est la Corée du Sud (et non la Russie !) qui détient la palme du plus gros buveur d'alcool fort au monde (13,7 shots par semaine
), notamment avec ses collègues et supérieurs. Cette culture du « huesik » ou sortir avec ses relations de travail a posé d’importants problèmes d’alcoolisme et le pays lutte depuis quelques années pour enrayer ce phénomène.











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