C'est quoi

Nous, Emilie et Davy tenterons de rallier Blois à Nouméa aux guidons de nos vélos Histoire Bike, "Made in France" en totale autonomie et sans prendre l'avion.
Tout au long de notre parcours nous participerons et rencontrerons des personnes touchées par la Trisomie 21 avec l'aide de l'inclusion par le sport.

Suivez nous sur:
notre page Facebook Bikeup&Down notre chaine youtube Bikeup&down ou instagram Bikeupanddown



31 octobre 2022

COREE DU SUD : partie 2 du 12 au 31 Octobre 2022

 Avant d’aborder des sujets plus "noirs"


Nous allons commencer par vous faire sourire :-D Nous vous parlions la dernière fois du guide nécessaire pour utiliser les toilettes 🚽, et bien sachez aussi qu’il y a souvent de la musique classique qui se déclenche lorsque vous y entrez et également une sonnette d’alarme sur laquelle vous pouvez appuyer pour appeler la police 😉. Et même un siège chauffant, vous en rêvez, non :-D ? Non, bon d’accord, reprenons nos moutons, nous vous emmenons dans nos sacoches (si, si, vous y rentrez) pour découvrir bien plus en profondeur la Corée du Sud, ce pays qui fascine tant et qui a pourtant des côtés bien sombres (rappelez-vous d’ailleurs le film sud-coréen « Parasite » en 2019)… A vos lunettes 🤓 !



-
😊🦑Nous vous avions laissé à Pohang, au gigantesque marché aux poissons. Nous quittons ce lieu plein de vie pour nous diriger vers Gyeongju en longeant la côte. Rouler en bord de mer, cela paraît toujours idyllique mais attention parfois, c’est venteux, voire très venteux et c’est aussi de très grands ports industriels qu’il faut traverser et ça c’est beaucoup moins sympathique et fort long !😉 Mais nous nous en sortons toujours, et roulons ensuite entre plages et petits villages de pêcheurs, à l’ambiance très typique. Nous sommes impressionnés : presque chaque crique a son petit port de pêche ! Et également une « invasion » de calamars, oui, oui, vous avez bien lu, une « invasion » :-D. Il y en a partout qui sèchent, imaginez-vous des centaines et des centaines de calamars…

Près de la ville de Pohang, à Homigot, deux mains géantes sortent de la mer et de la terre : les « Mains de l’Harmonie », sculptures en bronze construites en 1999. Elles sont le symbole de l’harmonie et de la coexistence. Elles ont également une autre signification, celle de la lutte et de l’esprit afin que chacun poursuive une vie meilleure.

Dans la ville de Guryongpo, le crabe est roi !

Le long de la côte Est, non loin de Pohang, des dizaines, des centaines, non des milliers de calamars sèchent...

-
😊🏃‍♀️🏃‍♂️ Nous arrivons ensuite à Gyeongju, une des principales destinations touristiques du pays avec 4 sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Gyeongju a été la capitale du royaume de Silla qui contrôlait une grande partie de la Corée du VIIème au XIVème siècle. Entre temples, musée national, école confucéenne et tumuli (tombeaux royaux sous forme de collines verdoyantes), flâner dans la ville est très agréable. Si agréable que nous y avons même couru le semi-marathon pour Davy et le 10km pour moi. Il y avait même un marathon. D’ailleurs, je vous avoue tout, j’ai décidé de devenir marathonienne professionnelle depuis ce jour car le 1er a gagné 50 000 $ pour 2h10 de course, sacré salaire horaire !

tumuli (tombeaux royaux sous forme de collines verdoyantes)



Portes de l'école confucéenne à Gyeongju

Joie et bonheur après le 10 km (Emilie 😉 et le semi-marathon (Davy 😃) de Gyeongju

-
😊 Après la course à pied, nous reprenons ensuite la route et le soir, belle surprise, nous commençons à planter la tente et nous voyons un coréen observer nos vélos en tournant autour. C’est très fréquent ici mais ils n’osent en général pas nous parler. Nous commençons à discuter (merci Google Translate 😉) avec Jong-Bok qui décide ensuite de nous ramener à manger. Nous dînons ensemble sur l’herbe simplement mais avec les avions qui atterrissent et décollent juste en face comme si nous mangions sur une rive de bord de Loire avec des avions de l’autre côté ! Quel bonheur car il est difficile ici de nouer contact avec les habitants (timidité, peur de ne pas parler assez bien anglais, et parfois peur et/ou manque d’ouverture d’esprit par rapport à l’étranger : la Corée du Sud est le pays le plus ethniquement homogène du monde, avec 96,6% de la population d'origine coréenne et 3,4% de ressortissants étrangers). Le lendemain, nous ouvrons la porte de la tente et découvrons un sac avec un petit déjeuner : Jong-Bok nous attend et a décidé de rouler avec nous. Il est retraité et a acheté un vélo depuis 2 semaines et il fait pas moins de 60km avec nous. Il rentrera le soir en bus très tard chez lui mais tellement heureux comme nous de ce partage 🤩.

avec Jong-Bok

-
🤩⚓🚢Nous continuons à rouler le long de la côte pour arriver à Busan, la deuxième ville du pays et sixième port de manutention de conteneurs du monde avec des infrastructures gigantesques ! Nous descendons d’une colline et là quelle vue, d’immenses tours, des voies express superposées, beaucoup de trafic… Nous restons sans voix après les petits villages de pêcheurs de la côte ! Mais Busan, c’est également la capitale estivale de la Corée avec ses longues plages, la ville des festivals et du cinéma, nous manquons de peu leur festival international du film avec un très beau programme. Mais nous en avons un tout aussi chargé ! Nous sommes hébergés par Marina & Sangmin, un couple russo-coréen avec qui nous avons passé de très bons moments (un grand merci à eux pour leur hospitalité et générosité) et abordé de nombreux sujets sur la Corée (histoire, politique, cuisine, etc…). Nous les invitons à déguster un croissant et un pain au chocolat (leur rêve et on les comprend :-D) au « Quartier Général », une boulangerie ouverte par un français. Nous y présentons le projet à la communauté francophone grâce à l’aide de l'Alliance Française de Busan 부산 알리앙스 프랑세즈, merci Elisabeth. Nous visitons également le village culturel et coloré de Gamcheon - 부산 감천문화마을 dans lequel il fait bon déambuler ainsi que le musée de la ville car nous sommes toujours désireux d’apprendre encore et encore. Nous terminons le séjour par la conférence de Plantu à l’université nationale de Busan - 부산대학교 Pusan National University - PNU : la liberté de la presse, un sujet plus que jamais d’actualité dans le monde et qui l’a d’ailleurs été ici en Corée du Sud suite à la caricature du président par un lycéen. Nous enchaînons par un dîner aux côtés de Plantu, un grand monsieur, cela fait d’ores et déjà partie de ces moments imprévus et inoubliables du voyage 🥰🤩😍.

Busan, ses tours qui nous accueillent à notre arrivée dans cette ville qui fait tourner la tête !

Au "Quartier Général", boulangerie française de Busan, avec nos hôtes Marina & Sangmin, quel bonheur de retrouver le vrai croissant 🙂

Village culturel de Gamcheon à Busan : qu'il fait bon de flâner au milieu de ces ruelles de toutes les couleurs...

Le village culturel de Gamcheon : en 2019, plus de deux millions de visiteurs venus arpenter ses ruelles. Pourtant, personne n’aurait pu prédire cela il y a quinze ans : avant sa restauration entreprise à la fin des années 2000, Gamcheon n’était qu’un bidonville voué à l’abandon. Gamcheon voit le jour dans les années 1920-1930 mais ce n’est qu’à partir du milieu du XXe siècle qu’il prend véritablement son essor. Pour fuir la Guerre de Corée (1950-1953), de nombreux réfugiés affluent vers Busan, alors la seule zone de la péninsule encore sous contrôle sud-coréen. Certains d’entre eux se rassemblent ainsi à Gamcheon et y élèvent des dizaines de maisons de fortune. Dans les décennies qui suivent, et malgré la fin du conflit, le village de Gamcheon reste l’un des secteurs les plus pauvres de Busan. Dans un effort pour contrer cela, la ville décide en 2007 de se lancer dans un grand projet de rénovation et fait alors notamment appel à des artistes pour transformer le quartier en un véritable pôle culturel et touristique. C’est suite à ces travaux majeurs, entamés en 2009, que Gamcheon devient le village que vous voyez aujourd'hui. Le village a également la particularité d'être situé sous la montagne. Ces caractéristiques font que l'on appelle le village le "Machu Picchu" 😃 de Busan.

Avec Plantu 

Temple de Bulguksa à Gyeongju, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le temple actuel est originaire du VIIIème siècle mais a été rénové et même reconstruit depuis. Le temple est considéré comme un chef-d’œuvre de l’âge d’or de l’art bouddhiste dans le royaume de Silla.

-
😊 Nous reprenons ensuite la route entre pistes cyclables et routes sans trop de trafic (mais avec 1 crevaison pour Davy) pour arriver à Sacheon où nous sommes accueillis par @florent dubreuil Florent, directeur de l’école Airbus (nous découvrons ainsi les écoles entreprises) et Yuyu, son épouse chinoise. Nous aurons pendant ces 2 jours des échanges passionnants sur la Chine que nous aurions tant aimé traverser. L’école Airbus est intégrée dans l’école internationale américaine Gyeongnam International Foreign School et nous présentons le projet à tous les élèves (la plupart ont des parents travaillant dans l’aéronautique, l’industrie prégnante ici) et partageons des dîners très sympathiques et savoureux avec les familles françaises.



-
😊 🚲🚲Enfin nous traversons sur nos montures à deux roues la côte Sud-Ouest du pays. Ah, au fait, nous ne vous avons pas dit, sur les routes coréennes, nous dégustons partout de délicieux kakis, un fruit national ici. Ils regorgent de fer et de vitamine C, parfait pour nos mollets ! Nous commençons par la jolie île de Namhae plutôt rurale mais qui recèle également des villages allemands ou américains (des coréens retraités revenus de ces pays y vivent, ça fait un peu décor de films et ce n’est pas traditionnel coréen donc nous n’y sommes pas allés) et ses rizières en terrasse, la splendide baie de Suncheon, le village traditionnel de Naganeupseong, ou les plantations de thé de Boseong. Que de belles découvertes malgré une 2ème crevaison pour Davy : malchance, car il a crevé uniquement 3 fois durant tout le voyage dont 2 ici avec deux vilaines petites pointes ! Enfin, nous remontons la piste cyclable longeant le fleuve Yeongsan (encore de magnifiques passerelles en bois sur cette piste, les investissements réalisés pour le vélo ici sont incroyables !). Nous faisons un court arrêt à Naju pour profiter de quelques traditions : bains de boue pour les pieds, encouragement des compétiteurs au tir à la corde (pratique très ancrée dans les communautés rizicoles de l'Asie de l'Est, inscrite au patrimoine immatériel de l'UNESCO), participation pour Davy à un match de « Sepak Takraw », un mélange de foot et de volley. Il y a quelques rares clubs en France mais c’est très populaire en Asie car la discipline est née en Asie du Sud-Est et était déjà très pratiquée au XIe siècle 😉.

La baie de Suncheon au coucher du soleil, magique... Zone humide naturelle, protégée depuis 2006. Parmi l'ensemble des zones humides du monde, la baie de Suncheon est connue pour attirer le plus grand nombre d'oiseaux rares. Ces oiseaux rares comme la grue à capuchon, la grue blanche molletonnée, la cigogne blanche, la spatule à face noire, et l'huîtrier eurasien, ainsi que d'autres oiseaux désignés comme trésors naturels, peuvent être visibles dans la baie. Il y a environ 140 espèces d'oiseaux dont la bécassine des marais, le canard sauvage, le tadorne de Belon et l'oie sauvage.

Le village fortifié de Naganeupseong. La forteresse de Nagan fut construite à la fin du XIVe siècle, durant la période Joseon. À l’époque du royaume de Goryeo, le village était la cible de nombreuses attaques des pirates japonais. Afin de se protéger des assauts, les locaux érigèrent des remparts en terre en 1397. Pour plus de sécurité, en 1424, la terre fut remplacée par des pierres.

Dans le village de Naganeupseong au Sud-Ouest du pays, on maintient les traditions ancestrales

Plantations de thé vert de Boseong au Sud-Ouest du pays : près de 6 millions d'arbres à thé, impressionnant et délicieux 🙂

En Corée du Sud, il n'y a pas de vrai plat principal comme chez nous mais tout un tas de petites portions de différentes saveurs : algues, omelettes, poissons, viandes, soupes... Et aussi beaucoup de piment (encore plus dans le Sud du pays !)


-
Après ces découvertes intéressantes, si vous êtes de fervents lecteurs de nos publications, vous devez vous demander pour quelle raison nous n’avons pas encore rencontré d’associations ou de structures autour du handicap mental. C’est donc le moment de commencer à vous parler du côté noir de la Corée du Sud, c’est un pays qui fascine beaucoup et pourtant la vie n’y est visiblement pas si belle ni facile… Deux indices frappants : 11ème meilleure espérance de vie du monde mais taux de natalité le plus bas du monde avec moins de la moitié des jeunes adultes qui souhaitent avoir des enfants, taux de suicide le plus élevé des pays de l’OCDE : 25,8 pour 100 000 personnes (il est de 13,1 en France), soit près de trente-six suicides chaque jour, par pendaison, au gaz, avec des pesticides, en se jetant d'un pont, et parfois même en famille… Aucune profession ni catégorie d'âge n'est épargnée. On est dans un pays où l'on vit continuellement sous pression depuis très longtemps (avec une société passée du Moyen-Âge au XXIème siècle en 30 ans !) Dans sa vie professionnelle et personnelle, on se doit de répondre à des critères de perfection. Avec comme corollaire, un immense manque de confiance en soi et une crainte permanente du regard de l’autre. Un pays avec l'héritage confucéen qui prône avant tout la valeur travail, où le titre a plus d'importance que le nom, où le « Suneung », l'examen national d'admission à l'université (si possible la meilleure vous l’aurez compris) est le jour le plus important de votre vie… Pour y parvenir, les élèves doivent fréquenter des « hagwons », ces écoles privées très coûteuses où des tuteurs les préparent à être plus performants et compétitifs. Des journées interminables, souvent jusqu'à 22 heures, pour une voie tracée dont il est impossible de dévier… Les jeunes filles subissent une pression sociale énorme concernant leur poids et leur physique ; et il est très courant d’avoir recours à la chirurgie esthétique. Pour l’obtention de leur diplôme en fin d’études, les parents offrent aux jeunes filles de la chirurgie esthétique pour avoir les yeux européens ou se faire refaire la mâchoire (regardez des images de stars de la K-Pop, elles se ressemblent toutes…). La Corée du Sud est le troisième marché au monde pour la chirurgie esthétique, à Séoul, une femme sur cinq y a eu recours dans sa vie. Dans le métro, des pubs de cliniques : « Elles l’ont toutes fait, sauf toi »… La société sud-coréenne une société de mimétisme dans laquelle l’identité se construit à travers le regard des autres ?

Alors autant vous préciser qu’être porteur d’un handicap ne répond pas à ces critères de perfection, d’homogénéité et même parfois difficilement prononçable, vous n’êtes pas « très rentable »... Mais rassurez-vous, il y a bien des structures qui existent et nous vous en parlerons lors de notre prochaine publication pour laisser un peu de suspense
😉.

-
😥Pour revenir sur le triste record de suicides, récemment, le gouvernement a adopté une loi, dite de « prévention contre le suicide et de promotion du respect de la vie » (c’était même dans la campagne présidentielle…). Parmi les actions :
- une campagne sur les réseaux sociaux a notamment été lancée. Sur les visuels, on lit: « Comment ça va ? », une question que l’on ne pose pas ici…
- l’installation de téléphones d'urgence et d’un système de surveillance par intelligence artificielle (IA) sur vingt-cinq ponts de la ville de Séoul envoyant les secours si quelqu’un erre trop longtemps,
- la formation d’un million de "gardiens de la vie" qui ont pour but d'apporter une assistance aux personnes en détresse,
- la mise en place d'un dépistage de symptômes dépressifs, à réaliser toutes les décennies pour tous les Sud-Coréens âgés de 40 à 70 ans (qu’en est-il des nombreux jeunes qui se suicident ?)

Un commerce existe même autour de tout cela avec par exemple l’organisation simulée de sa propre mort, censée éloigner les pensées suicidaires….

Mais aujourd’hui, ce qui nous questionne, c’est évidemment l’absence de remise en cause dans ce phénomène du modèle d’excellence promu dans la société… Nous vous encourageons d’ailleurs à lire si vous avez envie d’approfondir le sujet l’ouvrage très intéressant de Juliette Morillot : "
La Corée du Sud en 100 questions : la tyrannie de l'excellence ».

-
😥😥Enfin, nous souhaitions terminer cette publication par une pensée pour les proches des victimes du mouvement de foule du 29 octobre à Séoul. Nous sommes à vos côtés dans nos cœurs💜 .

11 octobre 2022

COREE DU SUD : partie 1 du 28 Septembre au 11 Octobre 2022

Notre première quinzaine en Corée du Sud 

Quel dépaysement, quel choc culturel après l’Asie Centrale où nous étions restés 4 mois ! Entre la langue qui ressemble pour nous à un code à déchiffrer, l’utilisation des toilettes🚽 qui nécessite un guide à elle seule (est-ce que je choisis le rinçage, séchage, massage, à quel rythme, économie d’énergie, etc… :-D), une cuisine 🍚🍣🍢🥢variée, épicée, voire fermentée… Nous sentons qu’une véritable épopée va commencer dans ce pays aux aménagements rêvés🤩 pour les cyclotouristes. Allez, c’est parti, on vous emmène découvrir la Corée du Sud avec nous !



- 😊 La Corée du Sud, c’est le retour des masques😷 en débarquant de l’avion, nous avions oublié le mot COVID depuis si longtemps ! Et attention, ici, on ne rigole pas avec ça ! Tous les jours, tu reçois d’ailleurs sur ton téléphone des alertes niveau gravité extrême😲. La première fois que tu reçois le message, tu crois qu’il y a une catastrophe naturelle, une explosion en voyant le niveau de gravité mais non ce sont les cas de COVID. Même si dans la rue, le masque n’est plus obligatoire depuis 4 mois, la majorité des gens le gardent. On les taquine avec ça mais ils sont un modèle de gestion de crise sanitaire, et ils ont réussi à stabiliser la barre sans confinement alors on dit bravo. La Corée du Sud, c’est aussi la K-pop (ou pop coréenne) que l’on entend partout, et une culture qui exporte, surnommée la « hallyu », vague culturelle coréenne (nourriture, films, séries, mangas,…). C’est un petit pays mais qui se situe dans les 15 premières puissances économiques mondiales (avec des entreprises comme Samsung 📱par exemple, ça vous dit quelque chose ? 😉)..

Séoul, la mégapole



Promenade de Cheonggyecheon (nom de la rivière) au cœur de Séoul. Au début des années 2000, à la faveur des nombreuses initiatives en lien avec le développement durable, la municipalité de Séoul a souhaité inscrire son action dans un audacieux projet d’aménagement urbain respectueux de l’environnement et de la qualité de vie de ses habitants. Elle a décidé de détruire l’autoroute surélevée qui existait avant et de la remplacer par une route à deux voies de chaque côté des berges, puis de réaménager le cours d’eau en une promenade verte à l’écosystème préservé. Pari réussi pour ce chantier titanesque qui a notamment permis de réduire une partie de la pollution, de faire baisser la température de quelques degrés aux abords de la rivière et de multiplier par cinq la biodiversité végétale et animale. Bravo !


- 😊 La Corée du Sud, c’est enfin un pays paradoxal, où la tradition cohabite avec les technologies de pointe : à l’aéroport, par exemple, aux contrôles des passeports, un écran te parle dans la langue de ton pays de résidence 😉. Tout est très codifié, normé, standardisé. L’âge est demandé en toute circonstance pour que ton interlocuteur puisse se placer dans la relation junior/senior. Et surtout c’est le groupe qui prime sur l’individu. Dans la langue coréenne, on n'emploie pas le “je” mais le “nous”, ce qui rend difficile l'expression de l'intériorité… C’est aussi des choses auxquelles on ne s’attendait pas : bien trop de plastique, tout est emballé voire suremballé… On y voit plus d’églises que de temples, à l’origine majoritairement bouddhiste, c’est aujourd’hui la chrétienté qui domine. Enfin, c’est une société qui reste misogyne, l’indice d’égalité de genre est cantonné en bas du classement parmi les pays développés. Et lorsqu’une femme est employée, on s’attend souvent à ce qu’elle arrête sa carrière une fois mariée ! Nous terminons par une petite anecdote sur les croyances : on trouve très rarement d’étage 4 dans les ascenseurs, tout simplement parce que le chiffre 4 se prononce de la même manière que le caractère chinois signifiant ‘mourir’ (« sa »). Afin d’éviter de s’attirer le mauvais œil, le chiffre 4 est dès lors souvent remplacé dans les ascenseurs par la lettre ‘F’ (pour ‘four’ en anglais), voire carrément supprimé. Ainsi, dans les hôpitaux par exemple, vous ne trouverez tout simplement pas d’étage n°4, passant directement des étages 3 à 5.

La porte Dongdaemun à l'Est de Séoul, construite en 1396 puis reconstruite en 1869 

Statue de bronze du Roi Sejong sur la place Gwanghwamung à Séoul. Sejong est le personnage historique le plus vénéré des coréens : humaniste, inventeur, écrivain, planificateur…. Il est notamment connu pour avoir créé au XVème siècle le hangeul, alphabet officiel du pays (commémoré par un jour férié le 9 octobre, c’est dire l’importance du sujet). Le roi Sejong l’a créé pour favoriser l’alphabétisation du peuple et notamment des femmes. L’utilisation du hangeul est interdit à sa mort, mais perpétué entretemps par les romans féminins avant d'être réintroduit à la fin du XIXème siècle sous l'occupation japonaise. Ses qualités linguistiques lui valent d’être parfois présenté comme l'un des systèmes d’écritures les plus scientifiques au monde et donc plus facile à apprendre pour vous qui ne saviez pas quoi faire pendant les dimanches pluvieux d’automne 😉 


Relève de la garde devant le palais Deoksugung 

-🚲🥰 Nous commençons notre voyage en Extrême-Orient par le trajet à vélo depuis l’aéroport d’Incheon jusqu’à Séoul sur une piste cyclable parfaitement aménagée (food-trucks, eau potable, points gonflage/réparation, etc…) le long du fleuve Han. Et là, c’est le choc, après les steppes désertiques kazakhes, ici des tours surgissent de partout… 🏢🏢⛩🏢🏢 Seoul, c’est une mégapole de 26 millions d’habitants (la moitié du peuple coréen dont 10 dans la capitale même), la 7ème plus grande aire urbaine du monde mais aussi 9ème ville la plus sûre au monde ! Ici, vous pouvez laisser votre téléphone ou carte bleue sur la table, on ne va pas vous les voler. Séoul, c’est un réseau de métro l'un des plus importants au monde, la taille de la carte des lignes est impressionnante. Mais, c’est également des sites emplis d’histoire et de sérénité que nous visitons : le temple bouddhiste Jogyesa, le palais de Changdeokgung, le quartier hanok (maison traditionnelle coréenne) de Bukchon Hanok Village, les portes de la muraille de la ville. Nous assistons également à la relève de la garde devant le palais Deoksugung, une cérémonie tout en couleurs. Enfin, Séoul, c’est une ville pas tout à fait plate, les collines sont partout pour faire chauffer les mollets des cyclistes.

Le village traditionnel hanok de Bukchon au cœur de Séoul. Les étrangers et même les coréens louent souvent des robes traditionnelles (hanbok) pour le visiter. 

Palais de Changdeokgung ou Palais de la Prospérité, classé à l'UNESCO. C'est l'un des cinq grands palais construits par les rois de la dynastie Joseon. ci, détail du hall Seonjeongjeon : bureau pour les fonctionnaires du pouvoir. Le roi y organisait des réunions quotidiennes avec les ministres, des comptes-rendus des affaires de l'État et des séminaires 


- 😊 Grâce à l’intermédiaire de Daniel Rignault de l’Ambassade de France en Corée que nous remercions, nous présentons le projet au Lycée Français de Séoul ainsi qu’au Lycée International Xavier. C’est un vrai plaisir pour nous à chaque fois d’échanger avec les élèves, c’est riche dans les deux sens et nous les remercions. Nous souhaitons également dire merci à Cédric Toiron, Lionel Zannier, Clément Bagarre et Sofia Amach du Lycée Français, Jérôme Pinot du Lycée International Xavier ainsi que les équipes éducatives pour leurs accueils chaleureux. Enfin, nous rencontrons à Séoul les membres du Collectif Eco-Solidaire Corée Taïwan, que nous remercions pour leur accueil, nos échanges et leur aide précieuse pour notre projet : merci notamment à Sofia, Cristina et Sukyoung ! Comme le nom du collectif l’indique, un groupe engagé et participatif qui prouve que les français ne font pas que râler, ils se bougent aussi pour faire des choses bien, nous vous invitons à aller les rencontrer dans leur super bouquinerie. Nous terminons notre séjour dans la capitale sud-coréenne avec un dîner avec Jade et Yanouk, vous savez les québécois de Perdons les pédales avec qui l’on avait partagé des moments très sympas au Kazakhstan et en Ouzbékistan, deux autres québécois et deux belges, dîner 100% francophone et cyclo ! Nous allons rechercher le lendemain nos vélos laissés depuis notre arrivée au magasin Bikely. Ils ont subi une grosse révision : 17 000km à pédale, ça use, ça use… Merci à Doug, le propriétaire du magasin pour son accueil et à l’équipe pour le travail de pro, nos vélos semblent comme neufs, prêts à repartir sur les routes !

Au Lycée International Xavier, nous avions cette très belle phrase de Martin Luther King dans notre dos pendant la présentation, elle illustrait bien le sujet de l'inclusion. 

Au Lycée Français, on nous prend en photo avec les doigts du cœur coréen (voir photo suivante 😉 

Les doigts en forme de V ou cœur coréen ont été popularisés par les stars de la K-pop (pop coréenne). La représentation du petit V avec les doigts représente bien le cœur littéral, puisque, en fait, la main représente parfaitement la taille d'un cœur humain, tandis que l'index et le pouce en forme de V sont les deux valves du cœur

-😉🚲🚲 C’est parti, nous voilà sur la dénommée « Cross-Country », la plus longue piste cyclable du pays qui la traverse du Nord-Ouest au Sud-Est d’Incheon à Busan : 633 km d’aménagements et d’équipements ! La Corée est vraiment le pays idéal pour les cyclistes avec un réseau de 4 pistes le long des principaux fleuves : Han, Bakdong, Geum et Yeonsangang. Ce réseau a été créé par la K-Water, l’agence gouvernementale pour le développement global des ressources en eau et la fourniture d’eau pour entretenir et rendre les zones le long des fleuves plus sûres contre les inondations et résoudre les problèmes environnementaux. Et évidemment, le réseau cyclable ne s’arrête pas là et la majorité des villes sont très bien aménagées. Les coréens adorent le biclou et l’on en voit partout, c’est impressionnant, notamment de superbes vélos de course. Nous traversons des zones très différentes : villes denses, zones humides, rizières, villages, collines boisées… Si certaines pistes européennes le long des fleuves et rivières sont parfois synonyme d’ennui, ici ce n’est pas le cas. Nous dormons en bivouac sauvage même si nous passons souvent devant des terrains de glamping. Et oui, en Corée du Sud, on ne fait pas du camping mais du glamping : contraction de glamour et camping, l’hébergement est loin d’être rustique : très grande tente avec lits et couette posés sur des plates-formes en bois ! 😉 Ca permet aux amoureux de la nature de conserver le confort d’une habitation tout équipée 😉. De notre côté, nous préférons notre tente⛺, nos matelas et duvets, notre palais et nos cocons à nous 😊. D’ailleurs, il faut bien s’enfermer car on n’a jamais vu autant de moustiques 🦟🦟🦟depuis le début du voyage, ils sont partout !!! Dans la nature mais aussi dans les villes (chaque chambre d’hôtel a du produit à moustiques !).

Sur la « Cross-Country », la plus longue piste cyclable du pays : 633 km 😉 

Sur la piste cyclable « Cross-Country », on franchit les premiers tunnels de notre vie entièrement réservés au vélo ! 

La belle araignée Joro que l'on voit partout en Corée du Sud ! 

Sur la piste cyclable « Cross-Country », en direction de Chungju, le long du fleuve Han 

Sur la piste cyclable « Cross-Country », en direction de Mungyeon, les rizières sont partout une fois redescendus du col 

Sur la piste cyclable « Cross-Country », en direction d'Andong, le long du fleuve Nakdong, ah cette piste si belle et si diversifiée, quel rêve

😉 Nous quittons le tracé Nord-Sud de la piste pour nous rendre vers l’Est et visiter Hahoe, un village traditionnel classé à l'UNESCO et fondé au XIV ème siècle au cours de la période de la dynastie Joséon (XIVème-XIXème siècle). Le village a su conserver son architecture d’origine (telles que l’école confucéenne du village et plusieurs bâtiments ayant acquis le statut de « trésor national) , ses traditions et livres précieux. Hahoe reste un village de clan : il est exclusivement habité par des membres du clan Ryu. Hahoe est aussi connue pour le maintien de sa danse du masque traditionnel («Byeonlsin-gut»), à l’origine un rite chamaniste honorant la communauté des esprits du village. Nous avons assisté à une partie, c’est impressionnant. Il y a également un superbe musée des masques à Hahoe qui permet de connaître la signification de chacun et c’est impressionnant.

Sur la piste cyclable « Cross-Country », en direction de Mungyeon, en haut du col d'Ihwa (539 m)

Le village traditionnel Hahoe, traduit par « Village Enveloppé d’Eau » doit son nom à la rivière Nakdong qui l’entoure. Le village prend la forme d’une fleur de lotus, conformément aux principes géomantiques de pungsu (le feng shui coréen). 

Hahoe 

Le village traditionnel d'Hahoe au centre du pays 

Au musée du masque d'Hahoe : le museé expose près de 300 masques sculptés en bois (dont ceux d'Hahoe construits dans des pièces de bois massif) qui reflètent les traditions culturelles de la Corée. Ils représentent les personnages types nécessaires pour interpréter les rôles des danses rituelles. Celui de la photo, Ch'oraengi (le serviteur de l'aristocrate est un fou sage. ce personnage se moque et ridiculise son maître, fournissant une grande partie de la comédie des pièces. Il a une bouche tordue où l'on voit ses dents pointues et des yeux globuleux placés dans une orbite profonde avec un sourcil foncé massif. L'expression du masque montre l'entêtement, la colère et une nature espiègle et indiscrète.La galerie expose également une vaste collection de masques traditionnels provenant d’autres pays d’Asie et du monde entier. Superbe ! 

-🤩🌅 Nous nous dirigeons ensuite vers l’Est du pays et la mer du Japon que nous longeons en faisant chauffer nos muscles : ça monte et ça descend tout le temps ! Nous arrivons à Pohang, dernière étape de cette quinzaine pour nous reposer un peu après toute cette route et savourer le dépaysement. Pohang, c’est une ville connue pour Posco, le quatrième producteur mondial d'acier, et pour le marché Jukdo, le plus grand marché ouvert de l’Est du pays. C’est de notre côté, le plus grand que l’on ait vu de notre vie, très impressionnant. Il y a 200 boutiques derrière les stands où l’on peut déguster poissons et fruits de mer, nous en profiterons pour tester le poisson cru. Belle expérience !

 
Marché Jukdo à Pohang : des algues également par milliers. En Corée du Sud, l'algue fait partie des aliments les plus courants avec le riz et le chou, consommée aussi bien fraîche que frite ou encore en chips. De multiples parfums sont désormais disponibles, avec des algues croustillantes à l'huile d'olive, et même avec des saveurs de noisette et de champignon ! our promouvoir l’intérêt de l’algue à l’international, la Corée du Sud ne manque pas d’arguments, à commencer par ses bienfaits sur l’organisme. Au seul point de vue diététique, l’algue balaie la concurrence, en contenant par exemple neuf fois plus de fer que la viande ou trois fois plus de calcium que le lait, tout en étant très peu calorique. En plus de renforcer le système immunitaire, l’algue diminue ainsi les risques cardio-vasculaires et d’obésité, et joue même un rôle actif contre le cancer du sein. Un tiers de la production d’algues est par ailleurs consacrée à l’élevage de l’ormeau, un mollusque dont la Corée du Sud est le deuxième producteur. Contrairement à des nations comme la France où les algues sont principalement récoltées à l’état sauvage, en Corée du sud l’algoculture fait vivre des milliers de foyers tout au long de l’année, en alternance avec la pêche et l’élevage de poisson. En captant naturellement le CO2 et ne puisant pratiquement que de l’eau de mer, l’algue fait figure d’aliment idéal pour faire face au réchauffement climatique. Toutefois les algues sont elles-mêmes impactées par le réchauffement, avec des eaux rendues trop douces du fait des pluies anormalement abondantes, des tempêtes destructrices, ou encore d’une température trop élevée pour leur développement

Marché Jukdo à Pohang : des poulpes à profusion : des milliers vous y attendent ! La mer du Japon à la faveur de la rencontre entre courants marins chaud et froid est très poissonneuse.

Marché Jukdo à Pohang : en Corée du Sud, on déguste Urechis unicinctus, aussi appelé le pénis de mer ! Ce ver vit enfoui sous les sables vaseux riches en détritus nutritifs, entre la Chine du nord, la Corée et le nord du Japon. La forme suggestive de ce ver lui fait prêter des vertus aphrodisiaques dans certains folklores. En Corée, il est servi comme un hoe (plat de poisson ou fruit de mer cru), ça donne envie, non ?

Arrivée à Pohang au bord de la mer du Japon