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Nous, Emilie et Davy tenterons de rallier Blois à Nouméa aux guidons de nos vélos Histoire Bike, "Made in France" en totale autonomie et sans prendre l'avion.
Tout au long de notre parcours nous participerons et rencontrerons des personnes touchées par la Trisomie 21 avec l'aide de l'inclusion par le sport.

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02 septembre 2022

KIRGHIZISTAN : partie 3 du 22 Août au 1er Septembre 2022

 Et voilà, toujours au Kirghizistan !

Voici des nouvelles des 11 derniers jours ! Nous avons fini tout le tour du gigantesque lac Issyk pour nous diriger ensuite vers Bichkek, la capitale. Plus que par les paysages, cette étape sera davantage marquée par des moments de vie.


- 👩‍🦽 Nous commençons le programme par la participation à une marche contre les stéréotypes et la stigmatisation envers les personnes porteuses d’un handicap. Sous le slogan « Rien pour nous sans nous », une quarantaine de personnes en fauteuil roulant ou à pied marchent 135 km à l’initiative de l’Union des Personnes Handicapée « Raventsvo », ce qui signifie « Egalité » en russe. Sa présidente, Gulmira Kazakunova est une femme très dynamique que nous félicitons pour l’ensemble de ses actions concernant les droits des personnes porteuses d’un handicap.

Participation à la marche contre les stéréotypes et la stigmatisation envers les personnes porteuses d’un handicap

-🚲 Nous reprenons ensuite le vélo et Davy connaît sa première vraie crevaison du voyage en roulant sur un clou géant ! Il fallait bien un peu d’animation sur la route avec les conducteurs kirghizes qui ce jour-là étaient également peu agréables dans leur conduite. Et oui, le voyage à vélo, c’est comme la vie, il y a des jours un peu plus difficiles 😉. Nous en apprécions d’autant plus les jours heureux qui suivent 😊.

- 🕌Nous arrivons au Sud-Est du lac dans la ville de Karakol, la 4ème plus grande ville du pays. Au carrefour de différentes vallées, au pied des cimes, nous sommes charmés par ses rues bordées de maisons de plain-pied aux volets bleu céleste et son église orthodoxe en bois (nous nous croirions presque dans un village russe du XIXème siècle) ou sa mosquée au toit de pagode. Et nous y goûtons la spécialité locale de soupe froide : l’ashlan-fu, spécialité dungane, une minorité musulmane chinoise immigrée.
La jolie cathédrale orthodoxe en bois de Karakol, appelée Église de la Sainte Trinité, construite à la fin du XIXème siècle

La mosquée dungane (minorité musulmane chinoise) de Karakol est un exemplaire architectural unique (conçue par un architecte chinois). Une mosquée de bois construite sans un seul clou ! Construite de 1907 à 1910, la façade de la mosquée est pleine d’ornements originaux. Les motifs sculptés dessinent aux voyageurs des images de plantes et d’animaux mythiques. D’après la légende, ces créatures sont des gardiens de la mosquée et elles la défendent contre de mauvais esprits. Ses fondations sont « flottantes », c’est-à-dire résistantes aux tremblements de terre. À cause de ce bâtiment, l’architecte fut condamné pour avoir livré des secrets de construction aux musulmans…

L'ashlan-fu, spécialité de Karakol d'origine dungane, est une soupe épicée généralement servie froide. Elle comprend des nouilles Laghman effilochées, des lanières d’amidon, des œufs, de la viande, de l’ail, des tomates, des poivrons rouges écrasés et du vinaigre. Elle est traditionnellement service avec des beignets de pomme de terre.

Sur un mur de Karakol

Les jolies maisons soviétiques de Karakol 
- 🚲La reprise de la route se fait ensuite sous la pluie pendant 2 jours, cela faisait fort longtemps que nous n’en avions pas eue (du moins le jour car nous avons eu beaucoup d’orages du soir ou de nuit dans les montagnes du pays). Entre la pluie et l’état des routes…, nous avançons de manière cahoteuse ! Et nos vélos deviennent très très très sales 😃. Nous retrouvons ensuite le soleil pour franchir un petit col à 2 100m, le col de Keksen-Bel d’où nous domine le léopard des neiges (sa statue évidemment), vénéré en Asie centrale et un des symboles du pays malheureusement en voie de disparition. Le peuple kirghize considère le léopard des neiges comme un animal sacré et comme le gardien des guerriers kirghizes ; le premier chef kirghize ayant reçu le nom de Barsbek, ou Maître des Léopards.
Le léopard des neiges nous domine de toute sa splendeur au col de Keksen-Bel

Bivouac au bord du lac Issyk, les montagnes enneigées en face... Magique... 

- 🚲 Le lendemain matin, nous sommes réveillés par deux hommes légèrement alcoolisés qui ne nous lâchent pas tant que l’on ne leur a pas donné de l’argent. Alors au lieu de se prendre une pierre ou de se battre comme ils ont l’air de l’entendre, nous leur donnons finalement quelques centaines de soms. Seul incident de ce type à déplorer depuis plus de 14 mois sur les routes alors nous oublions vite (enfin, moi, Davy lui est plus « rancunier » 😃). Nous roulons ensuite dans les gorges de Boom formées il y a entre 1.5 et 2 millions d’années. Le nom « Boom » signifie « mauvais esprit ». Les gorges ont acquis ce nom en reconnaissance des épreuves et mésaventures qu’elles présentaient à tous ceux qui ont essayé de passer à travers 😉. Davy a réussi à y faire un mini-trail jusqu’au canyon de Konorchek, un Grand Canyon miniature.

Le canyon de Konorchek

Le cheval, animal emblématique du pays n'est jamais bien loin de nous...
- 👩🏼‍🤝‍🧑🏽Nous poursuivons la route qui descend vers la capitale et faisons un petit détour pour visiter le minaret de Burana, l’un des sites historiques les plus remarquables du Kirghizistan (il faut noter qu’il y en a peu, c’est un pays de nature et de grands espaces 😃), et inscrit à l'héritage mondial de l'Unesco. Nous nous dirigeons ensuite vers l’orphelinat de Tokmok où nous passerons la nuit entourés par près de 200 enfants ! La plus grande majorité ont des parents (au moins un) qui, soit ne peuvent subvenir à leurs besoins, soit connaissent des problèmes divers (alcoolisme…). Le site est très grand, à la « soviétique » avec une école intégrée. Les enfants restent donc en milieu clos et loin de la ville. Nous repartirons le lendemain de cet établissement avec un sentiment de tristesse pour les enfants dans cet environnement qui ne nous a pas paru des plus épanouissants (tant est-il qu’un établissement de ce type et de cette taille puisse l’être) et dont les activités pour les enfants sont très peu développées (même les plus simples et les moins coûteuses en équipements comme un ballon de foot). Néanmoins, nous profitons de ce paragraphe pour vous parler d’une super initiative au Kirghizistan portés par l’ONG allemande Uplift Auwind. L'ONG forme des « mères-Uplift » qui se rendent dans les orphelinats pour apporter aux enfants ayant des besoins spéciaux ou non un lien personnel. Ce n’est un secret pour personne qu’un enfant a besoin de plus pour un développement sain qu’un toit au-dessus de sa tête, de la nourriture sur la table et des soins de santé. Il a besoin d’amour, de stimulation personnelle, de lien et le sentiment d’être accepté tel qu’il est, d’être le bienvenu. Ce sont les facteurs importants pour une vie heureuse, surtout quand un enfant grandit sans sa famille. La « mère-Uplift » est là une heure par jour totalement dédiée à un enfant.

Le minaret de Burana. Construite aux X et XIèmes siècles, du haut de ses 45 mètres, Burana trônait sur ce qui était autrefois Balasagun, ville disparue fondée par les Qarakhanides (dynastie turque) au IXème siècle. Suite à une histoire "mouvementée", le minaret atteint aujourd'hui 25m de hauteur. Les restes de la tour ont été pillés par les populations locales pour construire leur propre maison. Burana signifierait "monar" en langue arabe, soit "minaret". Il aurait été construit sous l'ordre du roi, afin d'y loger son unique fille, après les dires d'un prophète ayant prédit sa mort suite à la morsure mortelle de l'araignée Karakurt (veuve noire). Malgré les vains efforts du père, la prophétie se réalisa, emportant sa fille. La tour devint ainsi le mausolée de la fille du roi.

Autour du minaret de Burana, de nombreuses stèles funéraires, appelées "Balbals", datant de l'époque turque. Ces petites figures de pierre étaient utilisées pour honorer les morts, et marquaient parfois l'endroit où un corps était enterré. Ce sont d'excellents exemples de maçonnerie en pierre du VIème siècle.

Le panneau typiquement soviétique dominant l'école située dans l'enceinte de l'orphelinat de Tokmok

- 👩‍🦽Nous nous dirigeons ensuite vers le centre pour adultes porteurs d’un handicap (mental et physique) de Tokmok. C’est encore une fois très grand, près de 250 adultes y résident dont une 40aine couchés toute la journée et dont l’état ne peut laisser personne indifférent, dur dur… Dans cet environnement, nous essayons de donner un peu de bonheur et nous en recevons au centuple : que de rires, sourires partagés avec les résidents sans parler la même langue. Nous y restons 2 nuits, animons une séance de fitness, karaoké, danse… Que de moments inoubliables. Nous sommes très émus en partant, tous ces résidents qui nous serrent forts dans leurs bras, heureux d’avoir partagé un peu de cette chaleur humaine qui réchauffe le cœur et fait battre la vie. Nous souhaitons remercier chaleureusement Burul, la formidable directrice de l’établissement ainsi que toute son équipe emplis de bienveillance et de générosité. Ils nous auront même emmené profiter des spectacles organisés pour la fête nationale kirghize le 31 août et invité à un repas gargantuesque au restaurant !

Le 31 août, jour de la fête nationale kirghize, les danses célèbrent la diversité et l'unité du peuple

Au centre pour adultes porteurs d'un handicap de Tokmok, on rit et on sourit tout le temps avec les résidents 😃

Une des formidables équipes du centre de Tokmok


Cette adorable mamie nous aura fait beaucoup de câlins 

Au centre, il y a même une boulangerie pour faire le pain des 250 résidents : Davy s'y essaiera !

Au centre de Tokmok, notre ami au kalpak est toujours là pour nous faire sourire 🙂

C'est le départ pour Bichkek, tous émus...
-🤩 A très bientôt pour vous raconter nos aventures à Bichkek !

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