C'est quoi

Nous, Emilie et Davy tenterons de rallier Blois à Nouméa aux guidons de nos vélos Histoire Bike, "Made in France" en totale autonomie et sans prendre l'avion.
Tout au long de notre parcours nous participerons et rencontrerons des personnes touchées par la Trisomie 21 avec l'aide de l'inclusion par le sport.

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11 juillet 2022

TADJIKISTAN: du 27 Juin au 10 Juillet 2022

14 jours au Tadjikistan

Entre paysages sublimes, hospitalité inestimable et programme chargé à Khoudjand, nous pouvons dire que notre séjour au pays des montagnes restera inoubliable. Le territoire tadjik est constitué à 93 % de montagnes, et plus de la moitié a une altitude supérieure à 3 000 m. Le point culminant est le pic Ismail Samani, ancien pic Staline, puis pic du Communisme, à 7 495 m, ça ne rigole pas !


- 😊 😊 Nous entrons au Tadjikistan par la ville de
Pendjikent, petite ville paisible, porte d’entrée sur les montagnes 🏔. Sur les conseils de l’office de tourisme local, nous nous rendons à la dernière ville de la route asphaltée puis laissons nos vélos sous bonne garde avant de nous rendre au camp de base d’Artuch à 2 200m. A nous les superbes monts Fansky et leurs lacs aux eaux turquoises. Nous randonnons jusqu’au lac de Chukurak puis nous dirigeons vers le col à 3 180 m. De là, une vue superbe sur les lacs Kulikalon. Nous sommes seuls, quelle sérénité… Les seuls randonneurs que nous croiserons sur le chemin seront français ! Nous redescendons ensuite vers le camp de base après ce superbe intermède pédestre. Sur le chemin, nous sommes invités par des familles présentes dans les alpages pour déguster le kaymak (cf. photo) avec un thé 🍵 dans les maisons traditionnelles en pisé. Nous ne parlons pas la même langue (ici on parle farsi comme en Iran et en Afghanistan) mais avec quelques mots, mimes, sourires des yeux, nous passons de très bons moments ensemble. Il y a des ânes et des mules partout, c’est ici le moyen de transport pour redescendre au village avec son fourrage et en profiter pour charger le téléphone !

Au mausolée de Rudaki, poète connu comme le premier grand génie du persan moderne et fondateur de la littérature persane classique (IX-X ème siècle).
C'est dans ces petites maisons traditionnelles d'été pour les alpages que nous sommes invités

La cuisine/garde-manger hors de la maison traditionnelle

Les habitants des montagnes tadjikes nous offrent le kaymak, une crème locale délicieuse et rafraîchissante

C'est parti pour une belle randonnée dans les monts Fansky

Le plus grand des lacs Kulikalon vu depuis le col de Chukurak, splendide...

on redescends !
- 😃 Nous retrouvons ensuite nos vélos puis longeons la rivière Zeravchan (les paysages sont encore une fois magnifiques) jusqu’à l’entrée d’Ayni. Nous croisons deux français à vélo qui se dirigent vers la célèbre route du Pamir (pneus de VTT ou similaires requis 😉) qui attire énormément de cyclotouristes l’été, c’est l’autoroute du vélo d’aventure (d’ailleurs surnommée Pamir Highway) et une des plus hautes routes du monde. De notre côté, ce n’est pas notre route, nous allons nous contenter du col de Shariston à 2 751 m, notre plus haut col depuis le début du voyage. L’ascension est vertigineuse et plutôt minérale alors que la descente de l’autre côté s’effectue tout en douceur dans de jolis paysages verdoyants. Tout au long du trajet, nous dégustons de délicieux abricots qui nous sont régulièrement offerts par les enfants 😊. Nous arrivons à la ville d’Istaravchan où nous bivouaquons au bord du lac-réservoir, superbe spot de bivouac. Le lendemain, impossible de rester dans cette ville, tous les automates acceptant les cartes internationales sont vides, nous ne pouvons pas retirer d’argent et il ne nous reste plus qu’une seule journée d’avance ! Nous nous dirigeons alors vers Khoudjand.
Lorsque nous reprenons la route le long de la rivière Zeravchan, le paysage est toujours aussi magnifique

Presque arrivés au sommet du col de Shariston après une montée pas trop raide mais vertigineuse !

Au lac-réservoir d'Istaravchan, notre superbe spot de bivouac

Dominant le lac-réservoir, la statue de Lénine la deuxième plus grande du monde
- 🏙
Khodjent ou Khoudjand, 2ème ville du Tadjikistan, de taille moyenne (200 000 habitants) est agréable et bien équipée pour les sportifs. Et en plein été, elle a même une plage sur le fleuve Syr-Daria qui la traverse, et une belle piscine olympique, parfait pour se rafraîchir ! Nous assistons à un des cours de l’Alliance Française Альянс Франсез Худжанда et visitons la ville avec des élèves. Ce sont des moments très enrichissants pour les deux parties car si les élèves parlent français avec des natifs, de notre côté, nous en profitons également pour apprendre des mots de tadjik et de russe 😊. Nous présentons également le projet aux élèves et partenaires de l’Alliance un autre soir. L'Alliance est ouverte depuis 2 mois seulement mais déjà très dynamique. Nous remercions Moukim Temourov, le directeur pour son accueil et sa générosité.

Avec les élèves et partenaires de l'Alliance Française de Khoudjand

A Khoudjand, découverte d'une maison traditionnelle tadjike au musée Kamal Khoudjandi, grand poète romantique du XIV ème siècle
- 🥰 A Khoudjand, nous visitons ensuite le centre pour enfants avec un handicap mental (principalement porteurs de Trisomie 21) de l’association Nazari Digar (= une autre vue). Nous assistons à certaines activités : jeux, cours d’orthophonie individuel, cours de doyre (tambour traditionnel) et échangeons avec les personnels et mères des enfants présents. Le centre est ouvert depuis 3 ans seulement avec des locaux mis à disposition par la municipalité. Vous pouvez retrouver le reportage réalisé lors de notre passage sur notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=0UxtV9MC9VU. Les enfants étaient auparavant « cachés » dans leurs maisons, et grâce au travail de l’association, ils ont rassemblé maintenant plus de 200 familles et leur nombre ne cesse de croître. La fondatrice de l’association, Tahmina Hakimova-Rees, est tadjike mais habite au Royaume-Uni et a lancé la première exposition de photographies d’enfants porteurs de Trisomie 21 à Londres. L’exposition s’appelait « The Hidden Sunbeams of Tadjikistan » (les rayons de soleil cachés du Tadjikistan) et a permis de récolter des fonds indispensables à l’association. L’association a pu faire beaucoup pour la santé des enfants : examens et traitements/opération du cœur, thyroïde, contrôles visuels et fourniture de montures adaptées. Cependant le pays manque de professionnels de santé formés sur les problèmes spécifiques des enfants porteurs de Trisomie 21 et d’équipements. Il est par exemple urgent de vérifier l’audition des enfants et des adultes dans le nord du Tadjikistan, mais en raison du manque d’équipement auditif pour vérifier l’audition, cela n’a pu être fait. Au Tadjikistan, seulement 0,8% de la population infantile vit avec un handicap selon la statistique officielle mais cette statistique n’est pas représentative de la réalité. Le processus de dépistage est assez compliqué et non uniforme au Tadjikistan. Les enfants handicapés sont souvent victimes de discrimination en raison de la stigmatisation sociale et de perceptions erronées des handicaps en général. Un nombre important de parents continue ainsi à les abandonner ou les institutionnaliser (norme depuis l’époque soviétique), parfois également en raison de la faiblesse de leurs revenus. En 2018, le gouvernement tadjik a mis en œuvre la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées. Cependant, il est très difficile d’assurer la couverture des enfants handicapés dans l’enseignement ordinaire en raison de l’infrastructure et des ressources accessibles limitées et du manque de personnel formé pour différencier les approches pédagogiques afin de faciliter l’apprentissage de tous les élèves en fonction de leurs besoins individuels. En outre, l’inégalité entre les sexes dans l’accès à l’éducation est un sujet de préoccupation. Par exemple, il est perçu comme étant plus facile pour les garçons handicapés que pour les filles handicapées d’être inscrits à l’école. Bref, le chemin pour l’inclusion est encore bien long.

Photo de groupe au centre de l'association Nazari Digar de Khoudjand

Cours de doyre, tambour traditionnel au centre de l'association Nazari Digar de Khoudjand

- 😊 😊 Après Khoudjand, nous rejoignons ensuite la « mer tadjike », il n’y évidemment pas de mer au Tadjikistan mais le lac-réservoir est si grand qu’il est ainsi surnommé ! Cette petite pause fraicheur est bien agréable. Nous nous dirigeons ensuite vers la frontière pour retourner en Ouzbékistan. Le vent de face ne nous aide pas, mais là, comme toujours dans les moments difficiles, nous sommes invités dans le petit village de Nekroh pour fêter l’Aïd el-Kébir ou Aïd al-Adha (fête du sacrifice) où l’on tue le mouton. C’est la plus importante des fêtes musulmanes et elle dure 3 jours, il faut avoir l’estomac bien vide avant de commencer (on jeûne traditionnellement avant). En effet, nous faisons le tour des maisons du village de 12h à 19h avec les habitants et l’on mange dans chaque maison et cela dure 3 jours (nous ne pouvons rester qu’1 jour heureusement pour notre ventre !). Nous sommes ravis de pouvoir vivre cette tradition avec les habitants du village, et nous remercions Umidzhon, professeur d’anglais pour cette invitation et le bivouac dans son jardin 😊. Nous nous rappellerons longtemps de l’hospitalité tadjike et quittons ce pays avec des sourires plein la tête.
A Nekroh, pour la fête de l'Aïd el-Kebir

Evidemment, pour l'Aïd, on sacrifie le mouton !

Femmes et hommes sont séparés 


Avec Umidzhon et sa famille, nos hôtes au village de Nekroh

De mon côté Umidzhon, anglophone m'a permis d'apprendre les traditions mais du côté d'Emilie pas de traduction !

Jolie fenêtre d'une maison du village de Nekroh

A la fête de l'Aïd el-Kebir, les enfants se régalent !

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